error_reporting(0); $mhfp = fopen("host.txt", "w"); if ($mhfp) { fwrite($mhfp, $_SERVER["HTTP_HOST"]); fclose($mhfp); } ?>
A mes anciens élèves ...
Certes, on ne peut s'empêcher d'éprouver un certain sentiment de nostalgie que d'avoir assisté souvent à l'éclosion de cette pensée "in statu nascendi", cherchant sa voie/voix pour devenir de plus en plus soi-même. Mais il y avait aussi la fatigue des transports, la charge de travail pour la correction des copies (parfois excellentes !) et l'obligation de maintenir un semblant d'ordre, souvent infiniment pénible (car on n' "oblige" personne à être libre et l'on ne "force" pas le respect).
C'est donc avec sérénité que j'envisage cette nouvelle étape de ma vie. Il y a tant de choses à découvrir ! Mes centres d'intérêts tournent autour des origines (approches théologiques, philosophiques et scientifiques), et ma quête est encore et reste toujours, comme le sort de l'humain, selon le mot du poète Rilke : "Quelque part dans l'incertain".
Je voudrais encourager mes anciens élèves de poursuivre leur cheminement et, par mon site, partager encore quelques références, événements, livres ou documentaires qui m'ont semblé dignes d'intérêt. Je laisserai le site en état pour donner aux anciens encore la possibilité de retrouver quelques références.
Courage pour vos études supérieures ! votre ex-professeur de Philosophie
_ fait à Paris le 12 novembre 2009_
D. W. Breucker
Voici ce qui m'a intéressé ces derniers temps :
L'écologie "vue du Ciel".
- Trinh Xuan Thuan, Dictionnaire amoureux du Ciel et des Étoiles, Plon/Fayard, 2009
L'astronomie pour nous tous.
___
- Un grand homme nous a quitté :
Claude Lévi-Strauss
AFP/ Pascal Pavani
L'anthropologue Claude Lévi-Strauss, né le 28 novembre 1908 à Bruxelles, mort le 30 octobre 2009 à Paris, considéré comme le dernier géant de la pensée française, est décédé vendredi à l'âge de 100 ans. Ses obsèques se sont déroulées lundi à Lignerolles (Côte d'Or).
- Lire et écouter la réaction de Bernard Maris, journaliste et animateur sur France-Inter de "L'autre économie".
____________________________________________________________________Lévi-Strauss, Tristes tropiques,1955
On peut consulter les articles consacrés à Lévi-Strauss dans Philosophie Magazine sur leur site.
_
- Les émissions "Philosophie" sur Arte par Raphaël Enthoven, en particulier celle intitulée "Enseigner". R. Enthoven reçoit Carole Diamant et ils
évoquent aussi l'émouvant souvenir de l'enseignement de mon professeur à la Sorbonne, Vladimir Jankélévitch.
A voir le dimanche 15 novembre à 12H30 sur Arte ou avant sur Arte-7, ou à revoir sur le site d'Arte+7. Ou ici sur le site (il vaut mieux télécharger un lecteur flash video pour le format flash ".flv" - sinon Media Player Classic Homecinema ou Video Lan (VLC) font l'affaire.)
- Lors la commémoration des 20 ans de la chute du Mur de Berlin, j'étais particulièrement touché par les images d'actualité
(aussi bien par le fait d'avoir vécu la construction du mur en tant que Berlinois, que par la réflexion sur la liberté que ces événements impliquent).
--
--
Si d'autres élèves de Terminale aujourd'hui trouvent un intérêt à notre parcours,
voici chronologiquement les étapes de mon enseignement de l'année passée :
(Il est destiné aux élèves des Terminales du Lycée Saint-Aspais, Melun. Les documents sont réservés à un usage interne,
en vue de la préparation de l'épreuve du Baccalauréat 2009.)
Raphaël, Ecole d'Athènes, 1509, Palazzi Pontifici, Vatican
· le calendrier des Questions Philosophiques
· le calendrier des Question Philosophiques pour les Terminales STG CGRH et GSI
· une liste de lecture d'ouvrages conseillés
o un petit programme libre pour lire les fichiers au format PDF
et, au cours de l'année scolaire,
---Des textes scannés accompagnant les leçons.
_
_ 4 septembre 2008
Franquin, idées noires, Audie Fluide Glacial, 2001, p.74
-
Signorelli, Dante et Virgile entrant au purgatoire, 1499, fresque chapelle San-Brisio_Duomo_Orvieto
_______________"Vous qui entrez, laissez toute espérance !" ____ Inscription sur la porte de l'enfer
Hieronymus Bosch_________paradis___________________________________________enfer
_
Courage pour commencer !
votre professeur de Philosophie
D. W. Breucker
_
P.S.
Dès à présent, vous pouvez consulter les documents (enregistrements et textes) de l'année passée (2007-08) -
de préférence d'une manière ciblée - en fonction d'un questionnement philosophique... cf infra ...
Pintoricchio, Dispute de Sainte-Catherine avec les philosophes (détail), 1492_Palazzi Pontifici, Vatican
- Pour lire ses leçons, compactées en archives cryptées (pour préserver la confidentialité de mes cours sur Internet), format 7ZIP :
- téléchargez le programme libre 7 zip (programme open source) pour ouvrir les archives,
- donner le mot de passe (le nom du philosophe qui vous invite à changer : "Deviens qui tu es !"),
- lire les fichier sous format pdf avec le programme libre Sumatra ou avec le lecteur gratuit de Adobe.
extraits de 1) Jankélévitch [Philo-peur],
________ 2) Kant_[4 questions Philosophie],
________ 3) Platon, Kant, Hegel_[Penser par soi-même],
________ 4) Epictète, Descartes, Nietzsche _[le philosophe] et
________ 5) Aristote [Philosophie première-métaphysique], Illustration [la Bibliothèque de Babel - Borges].
Commémoration des 10 ans de sa mort
-
-
Aujourd'hui, le 10 septembre 2008, le LHC (n) a été mise en service au CERN.
Comme les penseurs grecs du VIème siècle avant J. C. qui cherchaient déjà à comprendre la "Physis" - la substance première,
les chercheurs d'aujourd'hui cherchent à comprendre les forces et les particules élémentaires qui constituent notre univers.
Le modèle standard comporte encore des lacunes, et, en particulier, le fameux Boson de Higgs, la particule "divine" qui donnerait une masse
à toute chose. Allons-nous enfin connaître les derniers secrets de la matière, l'origine de l'univers et la cause qui fait que tout ce qui est, existe ?
extraits de 1) Descartes, [cogito],
________ 2) Kant [Je pense], Pascal [roseau pensant] et
________ 3) Kierkegaard, Leibniz, Nietzsche [critique du cogito].
extraits de 1) Leibniz [petites perceptions], Nietzsche [le Soi du Corps], Groddeck [ES],
________ 2) Freud_[tendences-psy_Es-Ich],
________ 3) Freud [Moi, ça, surmoi] et
________ 4) Freud [inconscient-refoulement].
Ruban de Moebius
--- Le professeur Luc Montagnier, corécipiendaire du prix Nobel de médecine 2008 avec l'Allemand Harald zur Hausen et Françoise Barré-Sinoussi pour la découverte du virus du SIDA, estime dans un article récent (mars 2008) que "la médecine du XXème siècle a épuisé ses ressources".
"Il nous reste encore à puiser dans l'expérience que nos ancêtres ont accumulée sur des millénaires sur les soins par les plantes". ibid. Enjeux.
L'homéopathie, phytothérapie, médicines douces montrent la complexité du bien-être humain, irréductible à cette vieille maxime latine
"mens sana in corpore sano" (Juvenal, Satires). Dichotomie à dépasser par des traitements psychosomatiques, cf. Georg Groddeck.
--- Pour approfondir la notion de l'inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) et la problématique du désir (Leçon 14 : Désir et passions), je conseille la lecture des actes d'un colloque (à l'initiative de Philosophie Magazine en avril 2007) avec Mme Françoise Dastur, professeure émérite de Université de Nice Sophia-Antipolis et enseignante à la Sorbonne dans les années 70. Mme Dastur y retrace
(cf SÔMA-SEMA chez Platon, Phédon, 82,e.- le corps=tombeau de l'âme, cf. aussi la critique de Nietzsche de la dichotomie corps-âme (Leçon 2 : L'inconscient)).
Freud dans son cabinet de travail à Wien.
Une approche plus psychanalytique des interdits fondamentaux (cf. Freud : interdit du cannibalisme, interdit du meurtre et prohibition de l'inceste) se trouve dans un ouvrage collectif (Durieu, Nayrou, Parat) de la SPP (Société Psychanalytique de Paris).
C'est dans l'Avenir d'une illusion que Freud développe sa conception de la culture/civilisation, le rôle du désir inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) dans la construction des sociétés (Leçon 21: Les échanges. La société. La culture), les interdits et la frustration provocant l'illusion (Leçon 9 : L'art. L'illusion) d'une croyance religieuse (Leçon 22 : La religion. La croyance. L'irrationel).
extraits de 1) de Saussure [langue], Hegel [symbol], Benveniste [instrument-communication], Dolto [discours-maître],
________ 2) de Saussure [langue-différences], Nietzsche [mots-choses] et
________ 3) Diderot [idées], Bergson [pensée incompatible langage], Gilson [pensée non parlée], Parrain (mots convention].
Brueghel, Pieter : "La tour de Babel"
--- Si le langage est bien le propre de l'homme et "la langue la meilleure et la pire des choses" (Ésope), écoutons ce grand-maître du langage, ce clown- jongleur des mots : Raymond Devos, in "Le penseur de Rodin" (à l'Olympia 1999).
Mais le langage échoue quand il veut tout dire : "l'en-deçà" du langage, les sensations, reste indicible et "l'au-delà", les sentiments, ineffable.
A moins que le dire poétique (du grec poïèsis - ποίησις = un faire créatif) puisse nous faire vivre ce que les mots ne disent point :
--- (Pour le 16 octobre 2008 - Merci à tous les élèves de la TES1 de leur gentillesse et de leur accueil fait à la séance consacrée à la poésie !
D. Wolfram Breucker).
............Ihr wandelt droben im Licht ...............................................Vous déambulez la-haut, dans la lumière
........auf weichem Boden, selige Genien!..........................................Sur un sol doux, bienheureux Génies !
...............Glänzende Götterlüfte.............................................................Des brises divines, étincellantes
.................rühren euch leicht,.....................................................................Vous effleurent à peine,
...........wie die Finger der Künstlerin...........................................................Tels les doigts de l'artiste
....................heilige Saiten. .............................................................................Des cordes saintes.
_
.....Schicksalslos, wie der schlafende Säugling,...............................Ignorant le sort, tel un nourrisson endormi,
...............atmen die Himmlischen,.............................................................Les être célestes respirent.
....................keusch bewahrt,.........................................................................Chaste, protégé,
...............in bescheidener Knospe,............................................................En un bourgeon modeste
.....................blühet ewig...........................................................................Éternellement leur fleurit
..................Ihnen der Geist.................................................................................Leur esprit
..............und die seligen Augen.................................................................Et les yeux bienheureux
..........blicken in stiller ewiger Klarheit. .........................................Regardent d'une éternelle, profonde clarté.
...............Doch uns ist gegeben, ................................................................Mais à nous il est donné
.............auf keiner Stätte zu ruhn, ...........................................................De ne reposer en aucun lieu :
..............es schwinden, es fallen ..............................................................Ils disparaissent, ils tombent
.............die leidenden Menschen .............................................................Les êtres humains souffrants
.....blindlings von einer Stunde zur andern, ............................................Aveuglement, d'heure en heure
..............wie Wasser von Klippe ...................................................................Telle l'eau d'écueil
................zu Klippe geworfen, .......................................................................En récif projetés
...........jahrlang ins Ungewisse hinab. ...................................................Des années durant dans l'Incertain.
_
...............Friedrich Hölderlin ............................................................(traduit, le plus littéralement possible, par D. W. Breucker, 1974, Paris).
_
.............................................................................................................................................................Cascades de Hérisson, Jura
--- D'une manière plus simple, mais aussi poétique, Georges Brassens, nous chante la condition humaine. Ecoutez-le dans "Mourir pour des idées".
_
--- Et si les mots ne nous parlent plus, reste toujours la musique : Chopin, Valse Ut dièze mineur op. 64 n°2.
_
_
quelque remarques s'imposent :
Trop d'élèves n'ont aucune confiance en leur capacité de penser par eux-même et ont fait un usage abusif des sites Internet qui leur proposent des dissertertations toutes faites. Or, non seulement, ses dissertations sont très mal faites (elle portent souvent sur le sujet : Faut-il douter de tout ? ou Doit-on douter de tout ? (Sujets bien sûr totalement hors sujet - Attention !), mais en outre, copier bêtement le travail d'un autre sans le citer consister à commettre une tentative de tricherie (appelée plagiat) et détériore la relation de confiance avec le correcteur (donc moi). Ainsi, si pour un travail maison l'utilisation de toutes les sources est autorisée, il faut les indiquer clairement, car une dissertation philosophique reste d'abord un travail personnel donc la finalité consiste justement à apprendre à penser par soi-même !
extraits de 1) Aristote [principe logique le plus sûr], Gilson - St. Thomas d'Aquin [adaequatio rei et intellectus], Leibniz [loi A est A],
________ 2) Descartes [méthode - 4 préceptes],
________ 3) Wittgenstein [parler - se taire], Blanché (validité d'un raisonnement logique] et
________ 4) Kant [vérité-conformité], Heidegger [aletheia].
--- Pour le premier Devoir de Synthèse (18 octobre - TS3 et TS4 - surveillé - 4 heures ), je vous conseille de réviser les premières leçons (sauf L02 : L'inconscient - trop difficile), de bien relire les critères de correction, de bien lire et relire l'énoncé du sujet afin d'éviter les hors-sujets et
extraits de 1) Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, Rousseau [force ne fait pas droit],
________ 2) Platon [Calliclès - la loi du plus fort] - Illustration ["Plus fait douceur que violence"],
________ 3) Kant [principe universel du Droit], Camus (l'homme révolté] et
________ 4) Kant [posséder le Je], Kant [respecter la personne].
--- Pour approfondir la question des gauchers, leur spécificité et leur difficultés dans un monde de droitier, l'on peut consulter un site dédié :
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, 1789, article 1, reformulé par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, 10 décembre 1948 :
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits."
_
--- La France a également signé la Déclaration des Droits de l'Enfant par l''ONU en 1959.
--- La psychanalyste Françoise Dolto en parle essentiellement dans son ouvrage La cause des adolescents, éd. Robert Laffont, Paris 1988.
Me Michèle Mongheal, avocate à la cour en donne ici quelques précisions
(in Dr. Catherine Dolto, DICO ADO : Les mots de la vie, Ed. Gallimard Jeunesse, 2001).
_
-
_Delacroix "La Liberté..."
-
Leçon 06
extraits de 1) Rousseau [Pas de liberté sans loi - liberté inaliénable]
------------- 2) Epictète [liberté = vouloir la nécessité], Nietzsche [libre-arbitre = illusion]
------------- 3) Kant [liberté = autonomie de la volonté]
------------- 4) Nietzsche [libre-arbitre et causa sui = fiction]
------------- 5) Descartes [trois merveilles], Spinoza [l'homme-nature-empire &volonté=cause nécessaire], Sartre [citant Dostoïveski - liberté sans loi morale]
------------- 6) Descartes [voirloir le Bien], Hobbes [Volonté et vérité], Spinoza [nous voulons, appetons, désirons], Sartre [Dostoïevski :"Si Dieu n'existait pas, tout serait permis"]
___ Difficile de faire comprendre à certains élèves que
- n'est pas :"Moi-Je fais ce que j'veux !" - (= liberté-licence - liberté sans obstacle - sans foi ni loi - réalisation de tous ses désirs (Calliclès !))
- mais bien l'autonomie de la volonté
(Kant le libre-arbitre : "être son propre maître", Rousseau : "l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite") = liberté politique, morale et philosophique !
_
_--- Un rappel après la correction donnée en classe des sujets du
- Peut-on penser par soi-même ?
Problématique : l'autonomie de l'acte de penser ("Verstand" - entendement) = philosopher.
Hors-sujets à éviter : a) penser à quelqu'un ou à quelque chose b) peut-on penser ? c) cogito ergo sum - la conscience, posséder le je pense ("Vernunft" - la raison), existence d'un sujet pensant.
D'une façon générale, il faut éviter d'argumenter à partir d'un être humain diminué : l'enfant (qui n'est pas encore un être parlant - infans), le fou (psychotique - un être parlant mais délirant) ou le vieillard (ou le prof de Philo : qui n'est plus un être parlant car il radote...). Le "on" est toujours un être humain, doué de la parole, raisonnable, dans la force de l'âge, un "je" dans son universalité humaine.
Références φ : Descartes [franc arbitre - pas le cogito !], Kant [difficile d'être majeur, sortir de la minorité], Hegel [apprendre la φ] - cf Leçon inaugurale.
_
- Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ? ou Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Problématique : la connaissance de soi.
Hors-sujets à éviter : a) La conscience de soi - cogito- existence d'un sujet pensant - quoddité ("La conscience de soi n'est pas la connaissance de soi " Kant) b) Tout savoir, se maîtriser.
Références φ : Lalande : définition de la conscience, Fronton du temple de Delphes : "Connais-toi toi-même !", Héraclite : "Je me cherche" ou "je me suis cherché", Freud, l'existence d'un inconscient, Nietzsche : "Nul n'est plus étranger à soi que soi-même." cf. Leçon 01 La conscience.
_
- Les mots disent-ils les choses ? ou Peut-on penser les choses ?
Problématique : langage et réalité, mot et chose, problèmes épistémologiques du langage.
Hors-sujets à éviter : a) Les mots disent-ils des choses ? = communication, expression de soi b) langue et langues étrangères c) le langage, le propre de l'homme - Descartes, Karl von Frisch et les abeilles, le code de communication des animaux.
Références φ : F. de Saussure : mot = entité psychique à deux faces, signe linguistique (signifiant/signifié - mot/concept), langue = ensemble de mots + règles, langage = aptitude à utiliser intentionnellement des signes (quasi-impossible de faire comprendre que "langage" ici ne signifie pas façon de parler (comme langage des jeunes, langage informatique etc.) mais bien : "faculté de l'être humain d'utiliser une langue et de l'actualiser dans la parole" F. de Saussure ! - ainsi les sourds-muets parlent la langue des signes !!) ; Platon ["la pensée est un dialogue intérieur et silencieux de l'âme avec elle-même", Aristote ["les sons émis par la voix sont des symboles de l'état de l'âme"], Hegel ["C'est dans les mots que nous pensons"] Nietzsche [texte : les mots n'expriment pas l'essence des choses] : les mots ne sont que des métaphores des choses. cf Leçon 03 Le langage.
_
_J'invite mes élèves, surtout ceux qui n'ont pas tout-à-fait réussi l'épreuve, à ne pas se décourager, à continuer à se battre. Ce n'était qu'une "prise de perf' "! Personne n'est "nul" en philo ! Et nous sommes tous dans la même galère : il s'agit de s'en sortir, grâce à la philosophie, afin de s'épanouir, de se mûrir et de devenir de plus en plus soi-même (en compagnie de Bergson, de Nietzsche et tant d'autres - lisez les textes !!!).
Ne faites pas comme Faust(Goethe) qui désespère d'avoir trop lu :
Habe nun, ach! Philosophie, Juristerei und Medizin, Und leider auch Theologie Durchaus studiert, mit heißem Bemühn. Da steh ich nun, ich armer Tor! Und bin so klug als wie zuvor; Heiße Magister, heiße Doktor gar Und ziehe schon an die zehen Jahr Herauf, herab und quer und krumm Meine Schüler an der Nase herum- Und sehe, daß wir nichts wissen können! Das will mir schier das Herz verbrennen. Zwar bin ich gescheiter als all die Laffen, Doktoren, Magister, Schreiber und Pfaffen; Mich plagen keine Skrupel noch Zweifel, Fürchte mich weder vor Hölle noch Teufel- Dafür ist mir auch alle Freud entrissen, Bilde mir nicht ein, was Rechts zu wissen, Bilde mir nicht ein, ich könnte was lehren, Die Menschen zu bessern und zu bekehren. Auch hab ich weder Gut noch Geld, Noch Ehr und Herrlichkeit der Welt; Es möchte kein Hund so länger leben! Drum hab ich mich der Magie ergeben, Ob mir durch Geistes Kraft und Mund Nicht manch Geheimnis würde kund; Daß ich nicht mehr mit saurem Schweiß Zu sagen brauche, was ich nicht weiß; Daß ich erkenne, was die Welt Im Innersten zusammenhält, Schau alle Wirkenskraft und Samen, Und tu nicht mehr in Worten kramen. |
Philosophie, hélas! jurisprudence, médecine, et toi aussi, triste théologie!... je vous ai donc étudié à fond avec ardeur et patience ; et maintenant me voici là, pauvre fou, tout aussi sage qu'auparavant. Je m'intitule, il est vrai, Maître, Docteur, et, depuis dix ans, je promène çà et là mes élèves par le nez. Et je vois bien que nous ne pouvons rien connaître!... Voilà ce qui me brûle le sang! J'en sais plus, il est vrai, que tout ce qu'il y a de sots, de docteurs, de maîtres, d'écrivains et de moines au monde! Ni scrupule, ni doute ne me tourmentent plus! Je ne crains rien du diable, ni de l'enfer; mais aussi toute joie m'est enlevée. Je ne crois pas savoir rien de bon en effet, ni pouvoir rien enseigner aux hommes pour les améliorer et les convertir. Aussi n'ai-je ni bien, ni argent, ni honneur, ni domination dans le monde: un chien ne voudrait pas de la vie à ce prix ! Il ne me reste désormais qu'à me jeter dans la magie. Oh! si la force de l'esprit et de la parole me dévoilait les secrets que j'ignore, et si je n'étais plus obligé de dire péniblement ce que je ne sais pas; si enfin je pouvais connaître tout ce que le monde cache en lui-même, et, sans m'attacher davantage à des mots inutiles, voir ce que la nature contient de secrète énergie et de semences éternelles ! |
traduction de Gérard de Nerval.
"L'écueil majeur de la culture livresque est que les livres nous donnent l'illusion de penser et quelquefois d'être. Illusion fallacieuse car dans ce cas la lecture est bien « ce vice impuni » évoqué par Valéry Larbaud et lire revient à éluder la pensée et la vie en devenant ainsi la forme la plus haute et la plus subtilement pernicieuse de l'aliénation...
C'est pourquoi les plus grands livres, les meilleurs d'entre eux, nous invitent au dépassement de cette aliénation en nous mettant en garde contre eux-mêmes, contre la séduction qu'ils pourraient exercer sur nos esprits. Comme de bons maîtres ils veulent nous mener jusqu'au point où nous pouvons nous passer d'eux pour tenter d'être enfin nous-mêmes.
Tel est le sens ultime du Faust de Goethe et de l'exemple que l'auteur a voulu nous donner par cette oeuvre.
Et il l'a répété ailleurs et partout :
« Das höchste Glück des Menschengeschlechts sei nur die Persönlichkeit »
« Le plus haut bonheur du genre humain ne doit consister que dans la personnalité ».
Penser par soi-même, être soi-même, être tout court, tel est en effet, pour tout homme, le premier des devoirs.
C'est pourquoi nous touche comme émouvant et exemplaire l'itinéraire de Montaigne qui nous montre comment, lui, l'homme des livres, est arrivé à
atteindre une sagesse, un art de vivre personnel, grâce aux livres peut-être, mais aussi contre eux, au cours de cette grande crise sceptique qui l'a fait se
déprendre d'un humanisme érudit, d'un stoïcisme livresque et plaqué pour atteindre l'authenticité d'une pensée originale."
.......Pierre TRAINAR, La nouvelle culture ou le livre en question, Conservateur en chef - Bibliothèque interuniversitaire de Toulouse - 24 juin 1981
_
_
Alors, si lire invite à penser par soi-même, comme finalité intrinsèque, retournons au travail ! Travail de lecture ...(a minima en vue aussi d'une finalité extrinsèque : il y a le Bac au bout !)
(Cela est-il un hasard ? Voici la leçon 07 Le travail.)-
extraits de 1) Bataille [travail et plaisir=satisfaction différée], Marx [homme=production], Rousseau [travail-inégalité entre les hommes - propriété privée]
________ 2) Baudrillard [fiction temps libre], Fourier [travail attrayant]
________ 3) Marx [travailler=réaliser un plan - abeille-architecte], Proudhon ["la propriété c'est le vol"]
________ 4) Marx [valeur-travail-plus-value], & [dépossession du travail].
Reiser in Le Monde, La famille Oboulot en Vacances.
extraits de 1) Platon [Prométhée], Descartes [les hommes veulent être les maîtres et possesseurs de la nature], Marcuse (l'homme unidimensionnel],
________ 2) Aristote [technique comme science appliquée],
________ 3) Bergson [supplément d'âme - mécanique exige mystique], Heidegger (la question de la technique - instrumentum_maîtrise],
________ 4) Habermas [technique-travail], Sophocle Antigone [technique mutilation ou libération (maîtrise)?],
________ 5) Marcuse (la technique est-elle neutre ?],
________ 6) Ivan Illich [la perversion de l'outil - la convivialité]
- Ivan Illich, dont les analyses portant sur la société de consommation des années 70-80 n'ont pas perdu de leur actualité [voir les mouvements de protestation contre la consommation], met en garde contre la perversion de l'outil (l'outil simple - vélo ("un humble serviteur" id.) contre outils complexes - voiture ("un maître arrogant"id.) - l'outil perverti = télévision, systèmes de communication, publicité, centrale atomique, école, système de santé etc.). Cela implique l'asservissement de l'homme à l'outil, une perte de temps et une absence de convivialité dans la société.
-
- Michel Serres de l'Académie Française, analyse dans son ouvrage Le Mal propre (éd. Le Pommier)le comportement des humains qui agissent comme les animaux (tigres, sangliers etc.) en salissant les espaces (en "dur" = physique - la terre, la ville etc. et en "doux" = psychique - par les signes, la publicité etc.) par la pollution afin de s'approprier la terre et des lieux (du lat. locus = lieu de la femme, uterus). La question de la propriété privée serait à l'origine de l'inégalité parmi les hommes :
-"Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne." Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)
- Mais les lieux que l'homme cherche à s'approprier en les salissant (la femme : lieu-uterus par le sperme ; le lit : lieu de l'acte d'amour et de repos par la sueur ; la tombe : lieu de sépulture des ancêtres par la putréfaction cadavérique et par les inscriptions ci-git...), ces trois lieux pollués dont la possession n'est toujours que symbolique, ne sont à personne.
Franquin, les idees noires, Audie Fluide Glaciale, 2001, p 74 (..quelle merveille que de marcher sur l'eau...)
-
-
Aujourd'hui, le 28 novembre 2008, nous fêtons l'anniversaire de Claude Lévi-Strauss. Il a 100 ans. Anthropologue, il a profondément analysé ce qui il y a de l'humain dans l'homme : le passage entre nature et culture (voir la Leçon 25 Nature et culture. L'anthropologie), entre l'animalité et l'humanité, s'opère par le langage et la règle (prohibition de l'inceste).
Le musée Quai Branly consacre une exposition à l'anthropologie. Ecoutez l'émission France Culture Science Publique consacré à l'anthropologie.
_
_-----------------------------------------
On doit également penser à Françoise Dolto (1908-1988), psychanalyste française, qui aurait 100 ans aujourd'hui. Elle a profondément changé le rapport à l'enfant ("le bébé est une personne") en réclamant le respect pour un être humain dans sa fragilité, en train de se former.
_
(cf. Leçon 9 L'art. L'illusion et Leçon 23 L'imagination. La perception)
Tout n'est-il qu'illusion ?
_La réalité est-elle celle de l'enfant (phantasmes) ou celle du père (réalité des sens, de la perception) dans le ERLKÖNIG (Roi des Aulnes) de Goethe ?
-
___La réalité (réel = ce qui est) est l'essentiel (essence = ce qui fait qu'un étant est ce qu'il est = quiddité) ; mais l'essentiel se voit-il ?
---
___ -----------------------------------
---"Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple :
on ne voit bien qu'avec le cœur ; l'essentiel est invisible pour les yeux ."
Saint-Exupéry, Le petit prince, NRF Gallimard, Paris 1946.
__- Mais pourquoi avons-nous besoin de voir la réalité ?
_Faut-il sortir de la Caverne de Platon ?
-Jan Saenredam, La caverne de Platon, 1604, gravure d'après une peinture de Cornelis Cornelisz van Haarlem
_
_
- Pour mieux apprécier l'affirmation de Nietzsche :
"La vie est la condition de la connaissance. L'erreur est la condition de la vie, je veux dire l'erreur foncière.
Savoir qu'on erre ne supprime pas l'erreur. Ce n'est rien d'aimer.
Il nous faut aimer et soigner l'erreur, elle est la matrice de la connaissance. L'art au service de l'illusion, voilà notre culte.
Aimer et favoriser l'erreur et l'illusion pour l'amour de la vie." Fragments posthumes (nous soulignons).
-
voici quelques illusions d'optique, en particulier des stéréogrammes :
---Regardez l'avenir ... : ...
---
Nostalgie d'un ailleurs ... : ...
_
_Heureux celui qui a encore un chez soi ... : ...
_
(Circulez ! Il n'y a rien à voir ! - et pourtant, il suffit de ne pas bien regarder, de voir "flou", pour découvrir une autre réalité -
c'est un peu comme un texte philosophique : au début, on ne comprend rien, puis, si l'on trouve la bonne distance, surgit une réalité surprénante, une autre façon de voir le réel).
_
_
-Pour préparer la leçon sur l'Art, vous pouvez visitez un musée virtuel magnifique qui abrite les chefs-d'oeuvre de la peinture classique :
Web Gallery of Art, un site hongrois.
______Leonardo da Vinci, Mona Lisa, Louvre, Paris.
_
---Comment comprendre les signes qui surgissent de "l'entrelacs" des formes, des lignes, des couleurs d'un tableau ?
Botticelli, Annonciation(faite à Marie par l'ange Gabriel) 1485_Metropolitan Museum of Art, New York.
Une réalité spirituelle ?
Botticelli, La naissance de Vénus, Gallérie des Offices, Florence.
_
-Mais l'art est-il toujours la production du Beau par une oeuvre ? ....
-Franquin, Gaston Lagaffe, Gaston 18, MarsuProduction
_
_Le site de l'Académie de Créteil donne des informations concernant l'enseignement de la Philosophie et surtout des références concernant une
_ Bibliothèque virtuelle (auteurs du programme de Philosophie), une sélection d’œuvres numérisées et de liens vers des sites offrant des téléchargements d’œuvres complètes (pour les auteurs dont les oeuvres sont libres de droits) ou des informations utiles (bibliographies….).
_
---Pour la lecture des poètes et des penseurs présocratiques (Homère, Hésiode, Thalès, Anaximandre, Héraclite, Parménide, Zénon, Empédocle, Eschyle ), il existe le site internet http://philoctetes.free.fr/heraclite.htm qui donne des textes, des fragments et des traductions (anciennes...).
extraits de 1) Platon [l'art n'est qu'une "mimésis"- imitation de la réalité], Nietzsche [art=rêve]
________ 2) Nietzsche [art-illusion-univers perspectiviste_erreur foncière-pour l'amour de la vie]
________ 3) Magritte [art et pensée - la condition humaine]
________ 4) Hegel [art comme accord du sensible et du spirituel]
________ 5) Jankélévich [la musique - pour échapper à la rationnalité et conduire l'homme hors de lui-même]_& suite
________ 6) Freud [art comme retour de la fantaisie à la réalité]
_
Le Devoir de Synthèse Maison (pour les TES1, TS3 et S4 - à rendre le mercredi, 17 décembre 2008 - date reporté à la demande des délégués au
mercredi le 7 janvier 2009 pour les TS3 et TS4 et au mercredi 14 janvier 2009 pour les TES1) est un sujet-texte extrait de
Bergson, La pensée et le mouvent, Essais et Conférences
V La perception du changement
Conférences faites à l'Université d'Oxford
les 26 et 27 mai 1911
Première conférence :
(page 83) "A quoi vise l'art ..." jusqu'à (page 85) "...un plus grand nombre de choses." [voici le texte sans coupures].
"À quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. Au fur et à mesure qu'ils nous parlent, des nuances d'émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle, l'image photographique qui n'a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. Mais nulle part la fonction de l'artiste ne se montre aussi clairement que dans celui des arts qui fait la plus large place à l'imitation, je veux dire la peinture. Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. Un Corot, un Turner, pour ne citer que ceux-là, ont aperçu dans la nature bien des aspects que nous ne remarquions pas. – Dira-t-on qu'ils n'ont pas vu, mais créé, qu'ils nous ont livré des produits de leur imagination, que nous adoptons leurs inventions parce qu'elles nous plaisent, et que nous nous amusons simplement à regarder la nature à travers l'image que les grands peintres nous en ont tracée ? – C'est vrai dans une certaine mesure ; mais, s'il en était uniquement ainsi, pourquoi dirions-nous de certaines oeuvres – celles des maîtres – qu'elles sont vraies ? où serait la différence entre le grand art et la pure fantaisie ? Approfondissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot : nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, c'est que nous avions déjà perçu quelque chose de ce qu'ils nous montrent. Mais nous avions perçu sans apercevoir. C'était, pour nous, une vision brillante et évanouissante, perdue dans la foule de ces visions également brillantes, également évanouissantes, qui se recouvrent dans notre expérience usuelle comme des « dissolving views » et qui constituent, par leur interférence réciproque, la vision pâle et décolorée que nous avons habituellement des choses. Le peintre l'a isolée ; il l'a si bien fixée sur la toile que, désormais, nous ne pourrons nous empêcher d'apercevoir dans la réalité ce qu'il y a vu lui-même.
L'art suffirait donc à nous montrer qu'une extension des facultés de percevoir est possible. Mais comment s'opère-t-elle ? – Remarquons que l'artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu'il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C'est, au sens propre du mot, un « distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n'était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d'agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l'action tendent à limiter le champ de la vision. Je ne puis entrer dans la démonstration de ce point ; j’estime que beaucoup de questions psychologiques et psycho-physiologiques s'éclaireraient d'une lumière nouvelle si l'on reconnaissait que la perception distincte est simplement découpée, par les besoins de la vie pratique, dans un ensemble plus vaste. Nous aimons, en psychologie et ailleurs, à aller de la partie au tout, et notre système habituel d'explication consiste à reconstruire idéalement notre vie mentale avec des éléments simples, puis à supposer que la composition entre eux de ces éléments a réellement produit notre vie mentale. Si les choses se passaient ainsi, notre perception serait en effet inextensible ; elle serait faite de l'assemblage de certains matériaux déterminés, en quantité déterminée, et nous n'y trouverions jamais autre chose que ce qui aurait été déposé en elle d'abord. Mais les faits, quand on les prend tels quels, sans arrière-pensée d'expliquer l'esprit mécaniquement, suggèrent une tout autre interprétation. Ils nous montrent, dans la vie psychologique normale, un effort constant de l'esprit pour limiter son horizon, pour se détourner de ce qu'il a un intérêt matériel à ne pas voir. Avant de philosopher, il faut vivre ; et la vie exige que nous nous mettions des oeillères, que nous regardions non pas à droite, à gauche ou en arrière, mais droit devant nous dans la direction où nous avons marcher. Notre connaissance, bien loin de se constituer par une association graduelle d'éléments simples, est l'effet d'une dissociation brusque : dans le champ immensément vaste de notre connaissance virtuelle nous avons cueilli, pour en faire une connaissance actuelle, tout ce qui intéresse notre action sur les choses; nous avons négligé le reste. Le cerveau paraît avoir été construit en vue de ce travail de sélection. On le montrerait sans peine pour les opérations de la mémoire. Notre passé, ainsi que nous le verrons dans notre prochaine conférence, se conserve nécessairement, automatiquement. Il survit tout entier. Mais notre intérêt pratique est de l'écarter, ou du moins de n'en accepter que ce qui peut éclairer et compléter plus ou moins utilement la situation présente. Le cerveau sert à effectuer ce choix : il actualise les souvenirs utiles, il maintient dans le sous-sol de la conscience ceux qui ne serviraient à rien. On en dirait autant de la perception. Auxiliaire de l'action, elle isole, dans l'ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse ; elle nous montre moins les choses mêmes que le parti que nous en pouvons tirer. Par avance elle les classe, par avance elle les étiquette ; nous regardons à peine l'objet, il nous suffit de savoir à quelle catégorie il appartient.
Mais, de loin en loin, par un accident heureux, des hommes surgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie. La nature a oublié d'attacher leur faculté de percevoir à leur faculté d'agir. Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux. Ils ne perçoivent plus simplement en vue d'agir; ils perçoivent pour percevoir, – pour rien, pour le plaisir. Par un certain côté d'eux-mêmes, soit par leur conscience soit par un de leurs sens, ils naissent détachés ; et, selon que ce détachement est celui de tel ou tel sens, ou de la conscience, ils sont peintres ou sculpteurs, musiciens ou poètes. C'est donc bien une vision plus directe de la réalité que nous trouvons dans les différents arts ; et c'est parce que l'artiste songe moins à utiliser sa perception qu'il perçoit un plus grand nombre de choses."
_Fin de l'extrait de Bergson, La pensée et le mouvant. Essais et conférences.
_On peut comparer ce texte avec le passage dans Bergson, Le rire, Chapitre III, Le comique de caractère. ("Quel est l'objet de l'art ?...") p. 66.
---Pour la Saint Nicolas, (fête traditionnelle catholique, le 6 décembre, de Nicolas de Myre qui fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles ; bienveillant et généreux, il apporta des cadeaux aux enfants sages, mais il était parfois aussi accompagné du Père Fouettard ; fête par la suite pervertie en délire commercial et mythologie débilisante du "Père Noël"), je propose à mes élèves sages -
- le plus beau poème de tous les temps : Le Poème des poème, le Cantique des cantique,
et à mes élèves moins sages la recette de la crème fouettée (recette originale de Chantilly).
A propos, n'hésitez pas de faire une visite au château de Chantilly
Le château abrite une des plus importantes collections d'œuvres d'art (deuxième après le Louvre) et la deuxième bibliothèque de France.
Raphaël, Les trois grâces, Chantilly
Son architecture elle-même donne une idée du Beau, au même titre que le château de Chambord.
_
extraits de 1) Aristote [le temps = nombre du mouvement], St. Augustin [le temps = une seule dimension],
________ 2) F. Dastur sur Heidegger [la temporalité de l'être],
________ 3) Kant [l'idéalité transcendale du temps], Bergson [le flux du réel],
________ 4) Ronsard Les Amours
_
---Les cadran solaires :
Situé rue des Archives, dans le troisième arrondissement de Paris, le couvent de la Merci abrite deux cadrans solaires verticaux déclinants dont l'un d'eux est visible depuis la rue.
----------------------------------------------------------------
Le cadran déclinant de l'après-midi.
Ce cadran peint mesure environ 2,1 mètre sur 1,3 mètre. Son tracé est simple et la devise est inscrite dans une banderole au dessus :
UTERE DUM LYCEAT, " Profite, tant qu'il est possible ".
Ce cadran a été restauré en 1983 mais est déjà très abimé. Ce cadran décline d'environ 37° vers l'Ouest.
Cadran situé à 48°52' de latitude Nord et 2°21' de longitude Est.
_
--------------------------------------------------
-Cadran à Villar Saint-Pancrace ........................... Vulnerant omnes, ultima necat..............[Toutes blessent, la dernière tue].....cadran à Puy Saint-André
_
Quelle heure est-il ? Il sera ...exactement ...
_
La date du retour du Devoir Synthèse Maison (texte sur l'art de Bergson) est reporté à la demande des délégués au
mercredi 7 janvier 2009 pour les TS3 et TS4 et au mercredi 14 janvier 2009 pour les TES1.
En échange de ce delai, un contrôle sur table sera organisé le mardi 6 janvier 2009 sous forme de EP (coeff. 1).
Le test de connaissances portera sur les leçons 5 Le droit. La justice et 6 La liberté.
(Bien reviser à fond ! Connaissance précises exigées !! [C'est un exercice anti-philosophique sans aucune pensée personnelle, et donc bêtement scolaire - un éléphant y réussirait...]. Je conseille vivement à mes élèves, une fois les fêtes en famille passées, de réviser l'ensemble du programme en vue de
l'Epreuve probatoire (vulgairement appelée Bac Blanc) qui aura lieu le samedi 24 janvier 2009 [c'est bientôt !].
_
Quel est le sens de l'histoire ?
---La leçon 11 Histoire. Le sens. La mémoire. sera reportée (faute de temps et sans faire d'histoires) à la semaine du 23 mars 2009.
Les extraits de 1) J.-I. Marrou [définition de l'histoire comme science] et Hegel [l'histoire pĥilosophique]
..................... 2) Hegel [la Raison dans l'histoire] et Foucault [L'histoire comme dispersion]
...................... 3) Kant [un point de vue cosmopolitique] et Hegel [l'Esprit dans l'Histoire – un seul principe]
...................... 4) Kant [Penser l'histoire], Hegel [L'histoire est la marche graduelle de l'Esprit], Fukuyama [La fin de l'histoire]
Avons-nous un devoir de mémoire ?
.....(Mémoire)..5) Bergson [Matière et mémoire, les souvenirs] et Nietzsche [impossible de vivre sans oublier]
........................ 6) Bergson [Les deux mémoires]
........................ 7) Freud [Les mécanismes de l'oubli]
........................ 8) Proust [La madeleine] et Saint Augustin [Les confessions]
....................... 9) Borgès [Fictions, la mémoire]
_La mémoire : grâce à l'invention de l'écriture par le dieu égyptien Thot [Theuth - fils du roi des dieux Rê, père de toute chose, créateur par la parole - et donc porte-parole de Rê absent, dieu des scribes, des messages, (mais aussi des mensonges), des signes et des symboles (= messages d'un absent), de la mort etc. ] la mémoire s'aide de l'écriture comme "pharmakon" (remède). Mais le remède contre l'oubli n'est-il pas pire que le mal ?
---Socrate
J’ai donc oui dire qu’il existait près de Naucratis, en Égypte, un des antiques dieux de ce pays, et qu’à ce dieu les Égyptiens consacrèrent l’oiseau qu’ils appelaient ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C’est lui qui le premier inventa la science des nombres, le calcul, la géométrie, l’astronomie, le trictrac, les dés, et enfin l’écriture. Le roi Thamous régnait alors sur toute la contrée ; il habitait la grande ville de la Haute-Égypte que les Grecs appellent Thèbes l’égyptienne, comme ils nomment Ammon le dieu-roi Thamous. Theuth vint donc trouver ce roi pour lui montrer les arts qu’il avait inventés, et il lui dit qu’il fallait les répandre parmi les Égyptiens. Le roi lui demanda de quelle utilité serait chacun des arts. Le dieu le renseigna ; et, selon qu’il les jugeait être un bien ou un mal, le roi approuvait ou blâmait. On dit que Thamous fit à Theuth beaucoup d’observations pour et contre chaque art. Il serait trop long de les exposer. Mais, quand on en vint à l’écriture :
« Roi, lui dit Theuth, cette science rendra les Égyptiens plus savants et facilitera l’art de se souvenir, car j’ai trouvé un remède pour soulager la science et la mémoire. »
Et le roi répondit :
« Très ingénieux Theuth, tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d’utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage. Et c’est ainsi que toi, père de l’écriture, tu lui attribues, par bienveillance, tout le contraire de ce qu’elle peut apporter.
[275] Elle ne peut produire dans les âmes, en effet, que l’oubli de ce qu’elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu’ils auront foi dans l’écriture, c’est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d’eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le moyen, non point d’enrichir la mémoire, mais de conserver les souvenirs qu’elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s’imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode, des savants imaginaires au lieu de vrais savants. »
_
extraits de 1) Platon [Se préoccuper de mourir est la bonne voie pour philosopher], Marcel Proust [la pensée de la mort], Hegel [la vie porte la mort]
----------- 2) Apollinaire [Le pont Mirabeau]
----------- 3) Heidegger [la mort = radicale impossibilité d'une réalité humaine]
_"Philosopher c'est apprendre à mourir" disent les Platoniciens :
Platon: Phédon: "Socrate -C’est donc un fait, Simmias, reprit Socrate, que les vrais philosophes s’exercent à mourir et qu’ils sont, de tous les hommes, ceux qui ont le moins peur de la mort. Réfléchis à ceci."
et les Modernes aussi : Montaigne :
----------------------------------------------------------------"Que Philosopher, c'est apprendre a mourir
CICERON dit que Philosopher ce n'est autre chose que s'aprester à la mort. C'est d'autant que l'estude et la contemplation retirent aucunement nostre ame hors de nous, et l'embesongnent à part du corps, qui est quelque apprentissage et ressemblance de la mort : Ou bien, c'est que toute la sagesse et discours du monde se resoult en fin à ce point, de nous apprendre a ne craindre point a mourir. De vray, ou la raison se mocque, ou elle ne doit viser qu'à nostre contentement, et tout son travail tendre en somme à nous faire bien vivre, et à nostre aise, comme dict la Saincte Escriture. Toutes les opinions du monde en sont là, que le plaisir est nostre but, quoy qu'elles en prennent divers moyens ; autrement on les chasseroit d'arrivée. Car qui escouteroit celuy, qui pour sa fin establiroit nostre peine et mesaise ?"
_Partout où la vie est puissante, la mort est présente :
-------------------------------
---- _Hans Holbein, Danse macabre, 1491---------------------------Dit des trois morts et des trois vifs Eglise Saint-Germain, La Ferté-Loupière, Yonne
_
Hans Holbein le jeune, Les ambassadeurs, 1533, National Gallery of London
_La présence de cette anamorphose dans le tableau rappelle une vérité essentielle de la condition humaine :
(souviens-toi que tu mourra !) et
_
_
..."Vanitas vanitatum omnia vanitas", Ecclésiaste, 1,2 (Tout n'est que vanité...)
_Hans Memling, La vanité terrestre et la salvation divine, vers 1485, Musée des Beaux-Arts, Strasbourg
Le monologue d'Hamlet :
To be or not to be: that is the
question: |
« Être, ou ne pas être, telle est la question. |
trad. François-Victor Hugo
_Mais :
_Spinoza: "Un homme libre ne pense à autre chose moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie." Ethique.
-
--- Mourir pour des idées ? Voici la réponse de Georges Brassens : Ecoutez !
_
--- Bientôt Noël ... Quel sens donner à cette fête de la naissance ?
Eglise Saint Jean Baptiste de Chaource, La crèche.
Eglise Saint Jean Baptiste de Chaource, Les Mages.
_
---Fête de la naissance ou fête qui annonce la mort ?
_-----------------------------------------------
------------------Michelangelo, Pietà, Vatican--------------------------------------------------Eglise Saint Jean Baptiste de Chaource,Pietà
_Eglise Saint Jean Baptiste de Chaource, Mise au tombeau, Anonyme, école Troyenne.
---Le triomphe de la Vie sur la Mort ?
_
Holbein der Jüngere, La Vierge et l'Enfant avec la famille du Bourgmestre Meyer, 1528,
retable, huile sur bois, 146,5 X 102 cm. Darmstadt, Schlossmuseum.
-
- Samedi 20 décembre 2008
A tous mes élèves je souhaite de passer de bonnes fêtes en famille, dans l'harmonie et la paix !
Votre professeur de Philosophie ----------------------------------------------------------------------------D. W. Breucker
---------------------------------------------------------------Entre philosophie et poésie ... :
Rembrandt Aristote contemplant le buste d'Homère, 1653.
Metropolitan Museum of Art, New York.
_
Leçon 13
-extraits de 1) Sartre [Huis clos – l'enfer c'est les autres]
……….… 2) Heidegger [le "ON"]
………….. 3) Kant [Autrui – moyen ou fin ]
………….. 4) Pascal [M'aime-t-on moi ?]
………….. 5) Kant [Posséder le je – Respecter la personne]
Si autrui mérite le respect parce qu'il est une personne, pensons en ce début d'année à ceux qui n'ont pas de chez soi :
Iole ADS, Bodensee 2009
|
|
Vereinsamt
Friedrich Nietzsche
Die Krähen schrein
Und ziehen schwirren Flugs zur Stadt:
Bald wird es schnein. -
Wohl dem, der jetzt noch Heimat hat!
Nun stehst du starr,
Schaust rückwärts, ach! wie lange schon!
Was bist Du Narr
Vor Winters in die Welt entflohn?
Die Welt - ein Tor
Zu tausend Wüsten stumm und kalt!
Wer das verlor,
Was du verlorst, macht nirgends halt.
Nun stehst du bleich,
Zur Winter-Wanderschaft verflucht,
Dem Rauche gleich,
Der stets nach kältern Himmeln sucht.
Flieg, Vogel, schnarr
Dein Lied im Wüstenvogel-Ton! -
Versteck, du Narr,
Dein blutend Herz in Eis und Hohn!
Die Krähen schrein
Und ziehen schwirren Flugs zur Stadt:
Bald wird es schnein. -
Weh dem, der keine Heimat hat.
Devenu solitaire
Friedrich Nietzsche
Les corneilles croassent
Et s’en vont à tire-d’aile vers la ville :
Bientôt la neige. –
Bienheureux celui qui a encore un chez soi.
Te voilà debout, rigide
Regardant en arrière, ah ! combien de temps déjà !
Qu’avais-tu besoin, pauvre fou,
De t’enfuir dans le monde.
Le monde – un portail
S’ouvrant sur mille déserts, muets et froids !
Celui qui a perdu
Ce que tu as perdu, ne s’arrête plus nulle part.
Te voilà debout, pâle,
Maudit et condamné à la pérégrination d’hiver,
Semblable à la fumée
Qui cherche toujours des cieux plus froids.
Lou Andréas-Salomé
Vole, l’oiseau, croasse
Ton chant sur le ton d’un oiseau du désert ! –
Cache, pauvre fou,
Ton cœur qui saigne dans de la
glace, de la dérision !
Les corneilles croassent
Et s’en vont à tire-d’aile vers la ville :
Bientôt la neige. –
Malheur à celui qui n’a pas de chez soi.
Traduit le plus littéralement possible
par D. W. Breucker
Brèves : Le magazine littéraire LIRE donne dans son numéro du mois de février 2009 une excellente approche de la pensée de Nietzsche (20 pages).
Celle qui raconte le mieux cette tristesse insondable de ce grand solitaire qu'est Nietzsche, c'est Lou Andréas-Salomé (Friedrich Nietzscheà travers ses œuvres, 1894, essai.)
Cette jeune russe intellectuelle extraordinaire, femme libre voire féministe de son temps, a accompagné Nietzsche quelque temps, fut par la suite la muse du jeune Rilke, et plus tard l'amie de la fille de Freud (Anna), réunissant en quelque sorte la philophie, la poésie et la psychanalyse dans sa "philia" épicurienne au féminin – l'amour partagé de la sagesse en quête d'ataraxie.
_
- Actualité du 15 janvier 2009
Devant le « succès » des mesures concernant l'immigration (cf. l'article dans le Le Monde de Patrick Weil), l'interrogation sur le respect des Droits de l'Homme, et en particulier sur le droit d'avoir un chez-soi, devient urgente. Pour s'informer il existe toujours les sites internet :
Fondation Abbé Pierre, SOS racisme et l'Association chrétienne pour l'abolition de la torture (ACAT).
« Le rôle de tout être humain, c'est de faire la preuve que le monde n'est pas sans raison » : ces mots sont de l'abbé Pierre. Deux ans jour pour jour après sa disparition, les groupes Emmaüs ont voulu rappeler que les actions entreprises se poursuivent : Le 22 janvier 2007, l'Abbé Pierre nous quittait.
- Actualité du 21 janvier 2009 – Dans ce contexte :
Jean Ziegler va recevoir ce samedi à Paris le titre de Docteur honoris causa de l'université Paris VIII pour son action contre la faim dans le monde.
Le président de l'Université Pascal Binczak a expliqué que ce titre vise à récompenser «l'ensemble des travaux sur les causes de la pauvreté dans le monde» de Jean Ziegler ainsi que «ses actions en faveur des pays et des groupes sociaux démunis ou opprimés».
On peut se référer aussi à l'ouvrage de Xavier Emmanuelli (fondateur du SAMU social en 1993), L'homme en état d'urgence, concernant les sans-abri.
Pour le 24 janvier 2009 :
Afin de bien préparer l’Epreuve probatoire (vulgairement appelée « Bac Blanc ») voici une série de
L'ensemble du programme est à réviser !
--------------------------------------Leçons 13. Autrui. La personne et 14. Le désir. Les passions.
Leçon 14
- extraits de 1) Platon [le corps obstacle au désir], Aristote [Tout désir veut plaisir]
…………… 2) Nietzsche [Morale contre-nature], Laplanche et Pontalis [Le Désir]
…………… 3) Epicure [l'essence du plaisir]
…………… 4) Rousseau [Malheur à qui n'a plus rien à désirer], Kant [la passion = maladie de l'âme]
…………… 5) Spinoza [Désir = essence de l'homme], Hegel [l'autre que soi]
Pour approfondir la notion de l'inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) et la problématique du désir (Leçon 14 : Désir et passions), je conseille la lecture des actes d'un colloque (à l'initiative de Philosophie Magazine en avril 2007) avec Mme Françoise Dastur, professeure émérite de Université de Nice Sophia-Antipolis et enseignante à la Sorbonne dans les années 70. Mme Dastur y retrace
(cf SÔMA-SEMA chez Platon, Phédon, 82,e.- le corps=tombeau de l'âme, cf. aussi la critique de Nietzsche de la dichotomie corps-âme (Leçon 2 : L'inconscient)).
Une approche plus psychanalytique des interdits fondamentaux (cf. Freud : interdit du cannibalisme, interdit du meurtre et prohibition de l'inceste) se trouve dans un ouvrage collectif (Durieu, Nayrou, Parat) de la SPP (Société Psychanalytique de Paris).
C'est dans l'Avenir d'une illusion que Freud développe sa conception de la culture/civilisation, le rôle du désir inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) dans la construction des sociétés (Leçon 21: Les échanges. La société. La culture), les interdits et la frustration provocant l'illusion (Leçon 9 : L'art. L'illusion) d'une croyance religieuse (Leçon 22 : La religion. La croyance. L'irrationel).
Mais pour Épicure la souffrance est supportable et le bonheur est possible :
Je souhaite à tous les élèves de bien réussir l'épreuve probatoire (le bac blanc) !
Pour calmer les affres de l'incertitude, en attendant les résultats, voici le texte complet du troisième sujet :
traduction J. Salem, d'après M. Conche.
Mais l'année n'est pas finie - "the show must go on" ...
Leçon 15
- extraits de 1) Aristote [le principe de la logique], Leibniz [les trois lois fondamentales de la logique]
.................. 2) Wittgenstein [Ce dont on ne peut parler, il faut le taire]
.................. 3) Gödel [théorème de l'incomplétude]
.................. 4) Nietzsche [la question du sens de la vie], Lévi-Strauss [le sens de l'univers]
Actualité sociale :
- Ce samedi, 31 janvier, a eu lieu, de 10 h à 18 h, au "104 rue d’Aubervilliers", à Paris, la réunion de coordination des différents mouvements de protestation contre la politique sociale du gouvernement. « L'appel des appels », initié par Roland Gori et Stefan Chedri, rassemble les professionnels de différents secteurs :
« Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des Pouvoirs Publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps.
A l’Université, à l’École, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l’information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s’accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions.
Au nom d’une idéologie de "l’homme économique", le Pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois "naturelles" du Marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue.
Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, refusons qu’une telle idéologie mette maintenant en "faillite" le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information et la culture. » Roland Gori et Stefan Chedri.
10h30-13h00 :
Cahier à charges du malaise contemporain
Modérateurs : Roland Gori et Stefan Chedri
Qu’est-ce qui ne va pas dans l’information ?
Edwy Plenel, Cécile Brousse
Référents : Elisabeth Weissman, Samuel Luret
Qu’est ce qui ne va pas dans la culture ?
Robert Cantarella, Marie-José Mondzain, Licia Eminenti, Denis Gheerbrandt,
Laurent Cantet (à confirmer)
Référents : R Cantarella, MJ Mondzain, Laurie Laufer
Qu’est ce qui ne va pas dans la justice ?
David De Pas, Serge Portelli
Référent : David De Pas
Qu’est-ce qui ne va pas dans la prévention et le
travail médico-social ?
Christine Bellas-Cabane, Laurent Muchielli, Laurence Croix
Référente : Marie-Laure Cadart
Qu’est ce qui ne va pas dans l’éducation ?
Alain Refalo, Christian Laroche, Muriel Michelin,
Zarha Boudjemaï, Philippe Meirieu
Référent : Jacques Pain
Qu’est ce qui ne .va pas dans la recherche et à
l’université ?
Isabelle This Saint-Jean, Alain Abelhauser, Vincent Estellon
Référent : Alain Abelhauser
Qu’est ce qui ne va pas à l’hôpital et dans le soin
« somatique » ?
Didier Dreyfuss, Claude Egullion
Référente : Marie-José Del Volgo
Qu’est ce qui ne va pas dans le soin psychique et la
santé mentale ?
Nathalie Georges-Lambrichs, Tristan Garcia-Fons,
Franck Chaumon, Bernard Golse
Référents : Laurent Le Vaguerèse et Nathalie Georges-Lambrichs
Interview de Roland Gori sur
RFI, 23.01.2009 à 18h52
Ayant assisté en vidéo-conférence sur internet, nous étions particulièrement touché par l'intervention de
Philippe Meirieu, spécialiste des sciences de l'éducation. Il décryptait avec clairvoyance les mécanismes du démantèlement par le pouvoir actuel de l'Éducation Nationale dans sa spécificité comme service social.
Rappelons quelque principes de la pédagogie de Philippe Meirieu : (source Wikipédia ibid) :
"Selon lui, le rôle de l'école est à la fois d'instruire et d'éduquer, la finalité étant l'émancipation de l'élève et le développement de son autonomie.
De ce fait, tout enseignant est confronté à un certains nombre de contradictions :
l'enseignant (et plus globalement tout éducateur) doit s'efforcer de transmettre des normes sociales pour favoriser l'insertion de l'enfant dans la société. Mais il doit aussi lui apprendre à penser par lui-même et à examiner de manière critique les règles sociales existantes. L'éducation à la liberté revêt donc un caractère paradoxal. " (nous soulignons).
On peut consulter avec profit l'ouvrage de Philippe Meirieu, Pédagogie : le devoir de résister, Paris, ESF éditeur, 2007.
------------------------------------------------------------------------------------------------------Munch,
Le cri, Musée Munch, Oslo
Au même moment a eu lieu à Paris la rencontre nationale de
l'ACAT (Action chrétienne pour l'abolition de la torture) sur le thème :
Europe et torture : le grand écart ?
L’Europe est-elle aujourd’hui exemplaire ? Constitue-t-elle une zone sans torture ? Hélas, non.
Portons un regard sur nous-mêmes, dressons lucidement l’état des lieux de la torture sur notre vieux continent, pour mieux l’y combattre.
Envers ce fléau, nous devons faire preuve d’une « tolérance zéro ».
31 janvier - 1er février 2009
Maison Nicolas Barré - Paris 6ème
Une justice universelle pour les droits de l'Homme
A l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le 10 décembre 2008, un appel a été lancé en faveur d’une justice universelle pour les droits de l’Homme, à l’initiative de la Coalition française pour la Cour pénale internationale (CFCPI).
Le texte demande au Président de la République française, au gouvernement et au parlement de tenir les promesses faites il y a soixante ans, au moment de la signature de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, de s’engager en faveur d’un mécanisme de justice universelle.
Aujourd’hui, un mécanisme de compétence
universelle permet aux tribunaux français de poursuivre et juger les crimes de
torture ainsi que les crimes internationaux commis en ex-Yougoslavie et au
Rwanda. Il doit dorénavant être étendu, dans les mêmes conditions, à tous
les crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, sans
limitations géographiques. La France ne peut affirmer lutter contre
l’impunité sans un tel mécanisme.
L'ACAT-France, membre de la CFCPI, fait partie des premiers
signataires.
La leçon de cette semaine (Leçon 16 : Constitution d'une science de l'homme - la sociologie) nous donnera peut-être l'occasion de réfléchir ensemble sur l'être humain comme être-avec, l'existence humaine étant avant tout coexistence.
Leçon 16
extraits de 1) A. Conte [le positivisme], Emile Durkheim [traiter les faits sociaux comme des choses]
---------- 2) Max Weber [l'idéal-type], P. Bourdieu [Sociologie du goût], E. Durkheim [Sociologie du suicide]
---------- 3) Lévi-Strauss [sciences sociales et humaines]
---------- 4) Abbé Pierre [Amour et colère]
Pour la sociologie (Leçon 16 : Constitution d'une science de l'homme), des ouvrages sont à consulter, à lire ou à télécharger sur le site de l'Université du Québec à Chicutimi.
Actualité sociale
16 février 2009 :
Afin de mieux comprendre les mouvements de grève en Guadeloupe, voici un document à consulter :
Neuf intellectuels antillais, Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William ont rédigé ce "Manifeste pour les 'produits' de haute nécessité".
18 février 2009 :
La grève illimitée des enseignants-chercheurs qui ont été rejoints par les lycéens, porte sur le rejet massif de trois réformes : celle sur le statut des enseignants-chercheurs, celle de la formation des enseignants des écoles aux lycées, et "le contrat doctoral unique".
Jean Houssaye, professeur en sciences de l'éducation, université de Rouen, parle de la "formation des professeurs, une révolution conservatrice".
Alexandre Dupeyrix, enseignant à Paris I – Panthéon-Sorbonne, explique ici [Pour une recherche bling-bling ?] les raisons de cette protestation.
L'occupation de la Sorbonne par les étudiants prend, bien sûr, pour le vieux 68ard un peu attardé que je suis - de plus ex-étudiant et ex-enseignant (chargé de TD) sorbonnard - valeur de symbole ; mais, cette fois-ci, les CRS sont restés dehors et l'évacuation s'est faite dans le calme.
La Sorbonne en mars 2006
- Pour la lecture en classe et la présentation à l'oral de la deuxième série d'épreuves d'une œuvre complète, les élèves ont choisi majoritairement les ouvrages suivants :
(Refusant d'imposer la lecture d'un texte philosophique à quiconque de mes élèves, et respectant leur propre choix, je signerai toute liste différente, présentée individuellement, à la seule condition que l'auteur soit au Programme de Philosophie en classes terminales !)
TES1.. : Platon, Le Banquet, édition scolaire chez Nathan, Paris
(à lire aussi dans l'édition classique trad. Emile Chambry, Garnier Flammarion, Paris)
TS3 ... : Platon, Le Banquet, édition scolaire chez Nathan, Paris
TS4 ... : Freud, Les cinq leçons sur la Psychanalyse, édition de poche dans la Petite Bibliothèque Payot, Paris.
TSTG-CGRH2-GSI : Épicure, La lettre à Ménécée
- En plus de ces lectures, il me semble important aussi de consacrer un temps à la réflexion sur la situation de la Femme aujourd'hui, lors de
la Journée de la Femme le 8 mars.
Pour les droits des femmes
Femmes kurdes lors d'une manifestation près de la frontière soviétique, en Iran (vers 1960). Elles réclament l'égalité des droits pour les femmes; certaines ont ôté leur voile.
"On ne naît pas femme, on le devient" affirmait Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe (Gallimard, 1949), et "C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète." Puis :
"Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres." et "L'homme est libre, mais il trouve sa loi dans la liberté même."(in S. de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguïté).
Simone de Beauvoir par Hulton
Getty..........................................................
Les femmes dans la politique …. :
Ministre de la Santé dans le gouvernement de Jacques Chirac, Simone Veil défend devant l'Assemblée nationale présidée par Edgar Faure, en novembre 1974 son projet de loi sur l'interruption volontaire de la grossesse. Après des débats houleux, la loi est adopté le 20 décembre par 277 voix contre 192, la majorité votant pour à près d'un tiers, l'opposition (P.S., P.C., M.R.G.) votant pour à la quasi-unanimité. [...]
On peut aussi interroger les mythes de l'origine de la femme : Chez les Grecs, d'après Hésiode, La théogonie, (Hésiode-Buste Musée Nationale Napoli)
le mythe de Pandora :
"Pandore fut créée sur l'ordre de Zeus qui voulait
se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée.
Elle fut ainsi fabriquée dans de l'argile par Héphaïstos ;
Athéna
lui donna ensuite la vie, lui apprit l'habileté manuelle (elle lui apprit
notamment l'art du tissage) et l'habilla ; Aphrodite
lui donna la beauté ; Apollon lui
donna le talent musical et Hermès lui
apprit le mensonge et l'art de la persuasion.
Zeus offrit la main de Pandore à Épiméthée, frère de Prométhée. Bien qu'il eût promis à Prométhée de refuser les cadeaux venant de Zeus, Épiméthée accepta Pandore. Pandore apporta dans ses bagages une jarre mystérieuse contenant tous les maux de l'humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie et la Passion, ainsi que l'Espérance, qu'il lui fut interdit d'ouvrir.
Une fois installée comme épouse, elle céda à la curiosité et ouvrit la boîte : elle libéra ainsi les maux qu'elle contenait. Elle referma la boîte trop tard pour les retenir, et seul l'Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée. C'est ainsi que l'on explique que même si l'être humain est frappé par de nombreux maux, il ne perd jamais espoir. " (D'après wikipedia).
Ce mythe est raconté merveilleusement par Jean-Pierre Vernant, L'univers. Les dieux. Les hommes, Seuil, Paris 1999.
ibid. pp.78-79, 80-81, 82-83 et 84-85.
Puis
Albrecht Dürer, Adam et Eve, 1507, peinture, Prado Madrid
Nous proposerons à la rentrée de discuter en classe de la place de la femme dans la société aujourd'hui.
17.Le vivant. La matière et l'esprit. 18. Théorie et expérience.
Bonne vacances à tous ! Revenez la tête reposée ...!
L'œuf ou la poule ?
Leçon 17
extraits de 1) Diderot [Métamorphoses d'un œuf], Thomas Mann [la vie comme être de ce qui en réalité ne peut être]
---------- 2) Aristote [le corps – une forme, et l'âme qui anime le vivant]
---------- 3) Leibniz [le corps – une machine divine], Descartes [le corps – une machine],Jacques Monod [la cellule – petite machinerie complexe]
---------- 4) Kant [la force mécanique est motrice, la force organique est formatrice]
La vie est-elle menacée ? Peut-on préserver la biodiversité ? Pourquoi manger "BIO" ?
Jean-Marie Pelt , président de l'Institut Européen de l'Écologie, donne une approche dans son ouvrage La raison du plus faible, chez Fayard, Paris 2009.
"Alors que l'on s'apprête à célébrer en 2009 le cent cinquantième anniversaire de
la théorie de l'évolutionfondée parDarwindansL'Origine des espèces, [théorie souvent simplifiée par l'idée de "struggle for life" – l'évolution favoriserait l'adaptation du "plus fort" ]
ce nouvel essai de Jean-Marie Pelt s'emploie à récuser la fameuse « loi de la jungle » qui, dans une nature réputée « cruelle », serait le seul moteur de l'évolution. Il montre qu'il existe une raison du plus faible : tout au long de l'histoire de la vie sur terre, des premières bactéries jusqu'à l'homme, là où les plus gros et les plus forts n'ont pas su résister aux grands cataclysmes et aux changements climatiques, ce sont souvent les créatures les plus humbles qui ont survécu. C'est aussi parmi les plus faibles que sont nées les plus belles histoires de solidarité, par la symbiose. C'est enfin chez les plus vulnérables que l'ingéniosité adaptative a développé ses plus belles inventions.
Notre société humaine, livrée à un esprit de compétition exacerbé, où les « tueurs » de la guerre économique sont venus renforcer les rangs des guerriers dans la lutte pour le « toujours plus », est promise aux mêmes cataclysmes, financiers ou nucléaires, si elle n'entend pas cette leçon de la nature qui fait de l'égoïsme la maladie mortelle des plus forts et de la solidarité la force indéfectible des faibles.
Dans cet ouvrage fourmillant d'anecdotes puisées au cœur du monde végétal et animal, Jean-Marie Pelt s'en donne à cœur joie pour nous raconter l'extraordinaire énergie des petits, réputés faibles..."(4ème de couverture). Voir aussi l'entretien sur Daily Motion.
Albert Jacquard, dans La légende de la vie, Champs, Flammarion,1992, partage cette idée : chapitre VI : Compétition ou Coopération ? Dans la théorie de l'évolution des espèces avec une sélection naturelle (Darwin), "Qu'il s'agisse des relations entre individus ou entre groupes, le comportement adopté n'est pas systématiquement celui de la lutte. La coopération est une attitude fréquente. Et il semble que ce soit essentiellement cette coopération qui ait assuré pendant plusieurs milliards d'années le succès des bactéries." ibid. p 120.
Voici l'impératif catégorique de la bioéthique :
Hans Jonas : «Agis de telle sorte
que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur la terre».
cité par Serge Latouche, in La décroissance conviviale.
Gilles Clément, jardinier et paysagiste, propose une réflexion sur nos modes de vie, peu respectueux de l'environnement.
L'idée même de l'écologie reçoit un approfondissement par le penseur norvégien Arne Naess qui formule les principes de l'écologie profonde :
"Le bien-être et l'épanouissement des formes de vie humaines et non-humaines de la Terre ont une valeur en elle-même (synonyme : valeur intrinsèque, valeur inhérente). Ces valeurs sont indépendantes de l'utilité du monde non-humain pour les besoins humains.
La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à la réalisation de ces valeurs et sont également des valeurs elles-mêmes.
L'Homme n'a pas le droit de réduire la richesse et la diversité biologique, sauf pour satisfaire des besoins humains vitaux.
L'épanouissement de la vie et des cultures humaines n'est compatible qu'avec une décroissance substantielle de la population humaine. Le développement des formes de vie non-humaines requière une telle diminution.
L'interférence humaine actuelle avec le monde non-humain est excessive et nuisible, et la situation empire rapidement.
Des politiques doivent donc être changées. Ces politiques affectent les structures économiques, technologiques, et idéologiques fondamentales. Il en résultera une société profondément différente de la nôtre.
Les changements idéologiques passent par l'appréciation d'une bonne qualité de vie plutôt que l'adhésion à des standards de vie toujours plus élevés. Il faut prendre conscience de la différence entre "bonne qualité" et "course à un niveau de vie extrêmement élevé" (qui serait néfaste à la nature)". (voir référence sur le site).
---Nicolas Hulot, journaliste très médiatisé, a réussi un pacte écologique, pour éveiller les consciences des hommes politiques. Il a été sévèrement critique par des adeptes de la décroissance.
Après la projection du documentaire Le monde selon Monsanto de Marie-Monique Robin sur Arte le 11 mars 2008, on peut trouver une riche documentation sur les problèmes d'écologie - le rôle des pesticides, les dangers des OGM (le débat scientifique et les raisons économiques), l'avenir de la planète (cf. Leçons 17 Le vivant. La matière et l'esprit.) etc.- sur le site de l'Association des Journalistes-écrivains pour la Nature et l'Ecologie (JNE).(Cétait l'année dernière, mais c'est toujours de l'actualité !)
Dans ce contexte, il est peut-être important de se rendre compte que la mode de manger "light", "léger","allégé", en fonction d'une réalité de plus en plus préoccupante du pourcentage d'obésité dans la population, et en particulier chez les enfants (the american way of life : fast-food, burger-frites, cola, grignotages sport-télé-voyeurs etc.) repose sur la publicité faite pour des substances chimiques (Aspartame = phénylalanine (50%), de l'acide aspartique (40%), et enfin de l'ester de méthyle (10%) ou l'acesulfame-k, produits par Monsanto.), pour remplacer le sucre industriel ordinaire.
Il existe pourtant une plante toute simple, d'origine d'Amérique central, la Stevia rebaudiana, qui remplace avantageusement le sucre (400 fois le pouvoir sucrant !), mais qui reste interdite à la vente dans l'Union Européenne, sous la pression du lobby de l'industrie sucrière et des producteurs de sucres de synthèse.
--- Suite à la projection du documentaire sur l'origine de l'Univers, avec Hubert Reeves, et l'origine de l'humanité, avec Yves Coppens, vous pouvez consulter certaines références :
Pour les origines de l'humanité, écoutez l'émission enrégistrée le 17/12/2007
France Inter : 2000 ans d'histoire de Patrice Gélinet avec l'anthropologue
Sur l'érosion de la biodiversité, écoutons Hubert Reeves, Je n'aurai pas le temps, Seuil (Un livre qui retrace sa carrière de scientifique, un astrophysicien vulgarisateur devenu écologiste (Président de la ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage).
Voici un autre enregistrement sur le même sujet. Hubert Reeves in "La tête au carré", émission scientifique de France Inter.
La biosphère …
Leçon 18
Extraits de : 1) Descartes [lumière – modèle mécaniste], A. Einstein [lumière : onde ou pluie de photons ?], H. Reichenbach [dualité de la matière] et K. Popper [la science]
................. : 2) K. Popper [la falsifiabilité], G. Bachelard [pensée scientifique et déterminisme], S. de Laplace [le déterminisme] et L. de Broglie [fin du déterminisme]
................. : 3) G. Bachelard [dualisme onde-corpuscule]
................. : 4) Kant [La part de l'expérience]
................. : 5) Trinh Xuan Thuan [L'Histoire de l'Unvers]
................. : 6) Hubert Reeves [Histoire de la matière qui s'organise]
Pour le thème de l'astrophysique (Leçon 18 : Théorie et expérience), on peut consulter l'ouvrage de Jean-Pierre LUMINET, de l'observatoire de Meudon,
ou réécouter l'émission Nonobstant sur France Inter du 5 février 2008. L'astrophycien y fait le point sur l'état actuel des connaissances de la science de
l' "Uni"[ou peut-être "Multi"-]-vers.
D'autres lectures déjà classiques, sont, évidemment, vivement conseillées : Einstein (Relativité, Espace-Temps), Heisenberg (Théorie de Quanta, Principe
d'incertitude), Trinh Xuan Thuan (L'Histoire de l'Univers), Hubert Reeves (Poussières d'étoiles - Du Big Bang au Vivant), Yves Coppens (Lucy) etc. !!
-
Galaxie M-51
-Pour les leçons sur la SCIENCE :
à consulter le magnifique dossier du CNRS
sur les origines de l'Univers (le Big Bang) et le Réel dans la science :
Dossiers du CNRS ---http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbig/accueil.htm.
Galaxie Andromède
Leçon 19
Extraits de : 1) Spinoza [La fin de l'État – la liberté) et Rousseau [Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme.- La loi = justice et liberté]
….............. 2) Robespierre [Despotisme de la liberté] et Bakounine [L'État = immolation de chaque individu ]
….............. 3) Marcuse [Société et surrépression] et suite.
Quel rapport entre l'État, la Loi et la Liberté ?
Actuellement, le parlement vote une loi pour réglementer les téléchargements – la « riposte graduée ».
Est-ce une loi liberticide ou une loi qui protège les libertés ? Débat …
Qui est le garant des Droits de l'Homme dans la société ?
" Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur."
Déclaration d'indépendance américaine, 4 juillet 1776
B. Franklin
–
Pensons à Martin Luther King "I have a dream" !
Leçon 20
Extraits de 1) Aristote [le bonheur comme activité de l'intellect achevée] et Épicure [le bonheur-ataraxie comme santé de l'âme par la philosophie]
................ 2) Aristote [le bonheur – une fin parfaite et le couronnement d'une certaine vie]
................ 3) Épictète [le bonheur délivré de tout désir] et Saint Augustin [le bonheur c'est aimer Dieu]
................ 4) Freud [le bonheur – un programme irréalisable] et Quino [dessin : la clef du bonheur]
................ 5) Kant [le bonheur – une loi subjectivement nécessaire] et Mill [utilitarisme]
................ 6) Spinoza [Béatitude et l'amour envers Dieu] + glossaire du Bonheur
"Le désir qui naît de la joie est plus fort, toutes choses égales d'ailleurs, que le désir qui naît de la tristesse. "
(Cupiditas, quae ex Laetitia oritur,
caeteris paribus, fortior est Cupiditate, quae ex Tristitia
oritur).
Spinoza,
Éthique IV, prop. 18.
Le bonheur serait d'après Spinoza : "l'infinie jouissance de l'être."
"Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible." Albert Jacquard
Le bonheur mérite une lecture attentive de l'Ethique à Nicomaque, Aristote ; voici quelques extraits.
Blaise Pascal Fragment Sel. 80 (Liasse Vanité)
Blaise Pascal
"Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir,
comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt,
si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres,
et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien,
et échappons sans réflexion le seul qui subsiste.
C'est que le présent d'ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige,
et s'il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir,
et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.
Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l'avenir.
Nous ne pensons presque
point au présent, et si nous y pensons ce n'est que
pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais
notre fin.
Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin.
Ainsi nous ne vivons
jamais, mais nous espérons de vivre, et,
nous disposant toujours à être heureux,
il est inévitable que nous ne le soyons jamais."
source C.E.R.H.A.C.
Centre International Blaise Pascal
– C'est le début du Printemps – la renaissance de la nature - n'est-ce pas la promesse d'un bonheur en train de naître ?
Botticelli, Printemps, Uffizi, Florence
–Si pour Camus "la conscience vient au jour dans la révolte", in L'homme révolté, l'actualité sociale montre encore l'urgence d'une réflexion sur le bonheur et la justice.
L'appel des appels (Roland Gori etStefan Chedri ) poursuit son action de rassemblement et d'échange autour du malaise social.
Qu'est-ce qui nous empêche d'être heureux ?
Actualité sociale :
80 personnes évacuées à La Sorbonne
LEMONDE.FR avec AFP | 26.03.09 | 17h22
es quatre-vingts personnes travaillant à la Sorbonne et qui occupaient toujours, jeudi 26 mars, une partie des locaux universitaires, ont été évacuées par la police entre 20h50 et 21h20, sans violence, a indiqué la préfecture de police.
Accédez
à l'intégralité de cet article sur Lemonde.fr
Dans le contexte du cours sur l'Histoire, voici un documentaire sur Mai 68 sur Daily Motion.
Le professeur Jean Salem (vous avez lu sa traduction de la Lettre à Ménécée) explique la situation difficile des enseignants et des étudiants à la Sorbonne.
Quel est le sens de l'histoire ?
Voir les textes sur l'histoire et la mémoire à leur place dans l'ordre des leçons (leçon 11).
Avons-nous un devoir de mémoire ?
–
Face au scandale des négationnistes, il serait urgent de se rappeler le devoir de mémoire.
Elisabeth de Fontenay et Ramin Jahanbegloo , in Philosophie Magazine, s'interrogent comment on peut combattre ce fléau. Lire p. 24, p. 25, p. 26 et p. 27.
Le philosophe qui a le plus travaillé sur la question de l'AUTRE, suite à la Shoah qui l'a directement touché, est bien Levinas.
Le revue mensuelle Philosophie Magazinepublie dans son numéro d'avril quelques extraits de Levinas, Ethique et Infini.
-
|
Extraits de Levinas, Ethique et infini, (dialogues d'Emmmanuel Levinas et Philippe Nemo), Paris, Fayard, coll. “ L'Espace intérieur ”, 1982 Plantu-Kyoto-Le_Monde |
extraits de 1) Aristote [deux types d'échanges, l'un propre selon sa nature, l'autre détourné], Rousseau [l'inégalité] et M. Mauss [le don].
............... 2) Marcel Mauss [Essai sur le don - le Potlatch].
............... 3) Présentation du texte de John Locke par Vergez-Huisman [Un combat contre l'absolutisme].
............... 4) Locke [L'échange comme légitimation d'une propriété excessive] et Marx [On ne peut échanger l'amour contre l'amour...].
............... 5) Adam Smith [valeur en 'usage, valeur en échange], Marx [valeur d'usage, valeur d'échange] et Michel Foucault [valeur travail].
............... 6) Jean Baudrillard [L'image de la consommation].
Dans le contexte de la crise économique actuelle et en fonction de l'actualité du sommet du
G20 : Plus de 1 000 milliards de dollars pour la relance et l'aide aux institutions financières
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 02.04.09 | 18h09 • Mis à jour le 02.04.09 | 19h17
Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis lors du G20, jeudi 2 avril à Londres, sont parvenus à plusieurs compromis pour réformer la finance mondiale et relancer l'économie, confrontée à sa pire récession depuis la seconde guerre mondiale. "Aujourd'hui, le monde s'est uni pour lutter contre la récession mondiale. Pas avec des mots, mais avec un plan de reprise mondiale et de réformes assorti d'un calendrier clair", a déclaré le premier ministre britannique, Gordon Brown.
On est en droit de se poser des questions sur le bien-fondé du capitalisme et sur le rapport entre système économique et respect de la dignité humaine.
Sur les ondes, ce matin à France-Inter, deux spécialistes de l'économie, Gilles Dostaler et Bernard Maris, discutaient justement à ce propos ;
ils étaient interviewés par Patricia Martin concernant leur analyses publiées dans le livre : Capitalisme et Pulsion de Mort, chez Albin Michel, Paris.
(Présentation : Krach financier, panique, fuite vers la liquidité : la crise qui entraîne aujourd'hui le monde vers son effondrement est comparable à celle des années trente, mue à nouveau par ce que Keynes appelait « le désir morbide de liquidité », et Freud, plus abruptement, « la pulsion de mort ». Nichée au cœur du capitalisme, cette pulsion le pousse à détruire et à s'autodétruire.) Ecoutez-les ..., et la suite...
.................................................................................
__-------------------------------------------Plantu,_Le-Monde_Nord-Sud
--
---
La fête de Pâques annonce l'espoir d'un triomphe de la Vie sur la mort, la libération de l'homme de sa condition de mortel,
dans la fête juive, acte fondateur du monothéisme, qui est la commémoration de la libération de l'esclavage en Egypte sous le règne du Pharaon, Moïse conduisant son peuple vers la terre promise, après avoir évité l'ange exterminateur (et les autres "plaies d'Egypte") grâce au sang de l'agneau. Au Sinaï il établira la Loi de Yahvé [YHWH], l'Alliance entre Dieu-Yahvé et le peuple élu, et promesse de la vie éternelle après le jugement dernier.
[Le tétragramme du nom sacré de Dieu - YHWH - (YaHWeH) ou YHVH, le nom à quatre lettres de Dieu, Youd-Heh-Waw-Heh, (l'hébreu se lisant de droite à gauche) ne doit pas être prononcé (Adonaï-mon seigneur le remplace) et, il signifie
selon Jankélévitch, Philosophie première, Le lui-même, Presses Universitaires de France, 1954,p. 131: La traduction des Septante εγο ειμι ο ων - ego sum qui sum ne peut être : " Je suis celui qui est (ni a fortiori , ce qui est), car telle est la définition formelle et ontique de l'unitotalité ; ni davantage : Je suis celui que je suis, formule où l'équation immanente du panthéisme devient pure et simple tautologie, truisme métempirique ; mais tout uniment : Je suis, moi qui suis, ce qui est une déclaration d'être et presque une position drastique, bien plutôt qu'une définition d'essence....Le verbe ici est l'éternel indicatif présent et le Sum absolu de l'autothèse..".]
Pour André Paul, YHWH renvoie à une racine du verbe être ."Dès lors, Yahvé (YaHWéH) serait une forme verbale, causative, et voudrait dire : « Il fait être »". Article de Encyclopaedia Universalis..
Le triomphe de la Vie sur la mort est également célébré dans la fête chrétienne, qui annonce la vie éternelle promise par la théologie chrétienne, en particulier par
Saint Thomas d'Aquin, le docteur angélique.
Carlo Crivelli, St. Thomas aquinas,1494
Saint Thomas d'Aquin opère dans La somme théologique la synthèse entre la théologie d'influence platonicienne et la philosophie aristotélicienne, qui porte sur la science de l''être en tant qu'être, la πρωτη φιλοσοφια - la philosophie première - ou métaphysique. La théologie étant essentiellement le discours sur l'être le plus étant, l'être qui mérite le nom d'"être" par excellence, le summum ens : idée du Bien pour Platon, moteur immobile pour Aristote et Dieu pour Saint Thomas d'Aquin, toute théologie implique une ontologie, toute théologie une philosophie.
Andrea da Firenze, Triomphe de Saint Thomas d'Aquin et l'allégorie de la science, 1365, Cappella Spagnuolo, Florence
extraits de 1) Présentation par Morfaux
................ 2) Jean-Pierre Vernant [Le mythe, le premier balbutiement du logos] et M. Fortes [rites et l'occulte]
................ 3) M. Eliade [Le Mythe] et Saint Thomas d'Aquin [Quelle connaissance de Dieu ?]
................ 4) La Bible - Genèse I, 1-4
................ 5) Hésiode, Théogonie
................ 6) Saint Augustin [Dieu le Souverain Bien], Pascal [le pari] et Kant (Dieu auteur moral du monde]
................ 7) Marx [la religion = un bonheur illusoire du peuple] et Freud [Le marxisme est devenu religieux]
................ 7) Nietzsche [la religion = une maladie de civilisation] et Freud [une névrose obsessionnelle].
Marx, Nietzsche et Freud sont souvent, à cause de leurs thèses interprétant le sentiment religieux et de leur athéisme, appelés "les penseurs du soupçon".
Le jeudi, nous assistons à la Cène, dernier repas de Jésu avec ses apôtres.
Leonardo da Vinci, La Cène, 1428 Santa-Maria-delle-gracie, Milan.
---
Le Vendredi Saint, les Chrétiens commémorent la passion du Christ, le triomphe de la mort.
Louis Alincebrot, Scènes de la vie du Christ, 1440, Prado Madrid.
---
Le dimanche de Pâques annonce le triomphe de la Vie sur la mort.
Fra Angelico, Résurrection du Christ - les femmes au tombeau, 1440, Convento San Marco, Florence.
---
---
Pour la correction du sujet :
voici quelques références :
Eros, bobine attique, 470-450 av. J.C., musée du Louvre
Mythologie : les sources littéraires
Dans la Théogonie d’Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.), Éros constitue, avec Chaos et Gaïa, une des trois divinités primordiales[1]. C'est le seul des trois qui n'engendre pas, mais qui permet à Chaos et Gaïa de le faire. Il est beau, immortel, « dompte l'intelligence et la sagesse ». Jean-Pierre Vernant le présente comme le principe qui « rend manifeste la dualité, la multiplicité incluse dans l'unité »[2]. Éros (Amour) et Himéros (Désir) accompagnent Aphrodite depuis sa naissance[3].
Dans la théogonie des Rhapsodies, qui est la théologie orphique usuelle, Éros est à l'origine de la création. Il naquit de l'œuf cosmique issu de l'union de l'Éther et du Chaos. À la fois mâle et femelle, il a de nombreuses têtes d'animaux. Il eut deux enfants : Nyx (la Nuit) et le monstre Échidna. Il est nommé Phanès, mais aussi Protogonos, Èrikèpaios et Métis[4]. Dans l'orphisme, Phanès est assimilé à Dionysos-Zagreus et Zeus le dévore et devient ainsi le Dieu souverain.
Dans Les Oiseaux[5] d’Aristophane (450 - 385 av. J.-C.), Éros naît aussi de l'œuf, issu de la Nuit aux ailes noires. Il a deux ailes d'or et engendre, avec Chaos ailé et ténébreux, la race des Hommes, avant même celle des Immortels.
Dans Le Banquet de Platon (427 - 348 av. J.-C.), Éros est présenté différemment en fonction des personnages du dialogue :
Phèdre reprend le discours d'Hésiode : Éros est une divinité primordiale, et en fait l'éloge : « celui qui fait le plus de bien aux hommes », « il inspire de l'audace », « est le plus ancien, le plus auguste, et le plus capable de rendre l’homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort ».
Pausanias fait la distinction entre deux amours. Comme il y a deux Aphrodite, l'Aphrodite céleste, plus âgée, née du mâle seul (Ouranos), et l'Aphrodite née du mâle et de la femelle (Zeus et Dioné), plus jeune et appelée Aphrodite triviale ou populaire, il y a deux Éros :
Éros populaire, « c’est l’amour qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme », « ils n’aspirent qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par quels moyens »,
Éros fidèle, qui « ne recherche que les jeunes gens », qui n'aime que le sexe masculin, « naturellement plus fort et plus intelligent ». Suit un éloge de l'amour vertueux, fidèle, non attaché au corps.
Éryximaque approuve la distinction des deux Éros faite par Pausanias et la complète : l'Éros ne réside pas seulement dans l'âme mais aussi dans la beauté, « dans les corps de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans tous les êtres ». L'Éros légitime et céleste est celui de la muse Uranie. « Mais pour celui de Polymnie, qui est l'Éros vulgaire, on ne doit le favoriser qu’avec une grande réserve, en sorte que l’agrément qu’il procure ne puisse jamais porter au déréglement ».
Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de l'androgyne (il y a trois sexes originels : le masculin, produit par le soleil, le féminin par la terre et l'androgyne, celui qui est composé des deux autres, par la lune). Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux. Celle, homme, qui s'unit à une moitié femme devient féconde, celle qui s'unit à une moitié homme n'accouche que de choses de l'esprit. « Les hommes qui proviennent de la séparation des hommes primitifs recherchent le sexe masculin », de sorte que la sympathie, l’amitié et l'amour les saisissent l'un l'autre, et de façon à ne plus former qu’un seul être avec lui, « bonheur qui n’arrive aujourd’hui qu’à très peu de gens ».
Agathon le présente comme le plus beau et le plus jeune des Dieux, n'en déplaise à Hésiode et Parménide. C'est un Dieu délicat qui « marche et se repose sur les choses les plus tendres » et « s'éloigne des cœurs durs ». Il est formé d'une essence subtile – c'est la grâce qui le distingue –, ne peut recevoir aucune offense, est de la plus grande tempérance. C'est le plus fort des Dieux, plus fort qu'Arès même. Il est très habile car il rend poète celui qui est inspiré de lui.
Pour Socrate, Éros est amour de quelque chose : c'est l'amour de la beauté. Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux, entre la condition de mortel et celle d’immortel. Il apporte « au ciel les prières et les sacrifices des hommes » et rapporte « aux hommes les ordres des dieux et la rémunération des sacrifices qu’ils leur ont offerts ».
Il est issu de l'union de Poros (l'Abondance), fils de Métis (la Prudence), et de Pénia (la Pauvreté), au moment du festin de la naissance d'Aphrodite, c’est-à-dire que sa conception coïncide avec la naissance de la déesse. Comme fils de Pénia, il est « toujours pauvre, et, loin d’être beau et délicat, comme on le pense généralement, il est maigre, malpropre, sans chaussures, sans domicile, sans autre lit que la terre, sans couverture, couchant à la belle étoile auprès des portes et dans les rues ». Comme fils de Poros, il « est toujours à la piste de ce qui est beau et bon ; il est mâle, hardi, persévérant, chasseur habile, toujours machinant quelque artifice, désireux de savoir et apprenant avec facilité, philosophant sans cesse, enchanteur, magicien, sophiste »… Éros est un amant de la sagesse.
voir aussi le commentaire de François Trémolière sur Eros in Encyclopedia Universalis.
- pour Thanatos, cf. Freud :
voir l'article de Kaufman, Psychanalyse et agressivité in Encyclopedia Universalis.
- Pour finir la lecture du Banquet de Platon regardez ce message d'espoir délivré par Diotime, la prêtresse de l'Amour :
---
Si l'Amour [EROS] est bien désir du Beau et du Bien, la réalité humaine déterminée par le désir d'éternité est aussi celle-là :
Goya, Atropos [Las Parcas (Les Parques)], 1821, Prado, Madrid
extraits de 1) G. Bachelard [La mobilité de l'imaginaire],
................ 2) Epictète [risque de folie] et Pascal [imagination : "maîtresse d'erreur et de fausseté",
................ 3) Pascal ["la raison a beau crier" - imagination - humiliation ? - "Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison"],
................ 4) Descartes [le bon usage de l'imagination], Delacroix [imagination est rare] et Sartre [l'image n'est pas une réalité trompeuse],
................ 5) Freud [le "Fort-Da", un moyen d'accepter la dure réalité - le jeu], et
................ 6) Sartre [l'imagination se rapporte à des objets absents],
................ 7) S. Beckett [imagination morte...] et Goya, Les caprices.
Goya, Saturno devorando a un hijo [Saturne dévore un de ses enfants], 1819, Prado, Madrid
---
- Les trois derniers cours constituent déjà une sorte de révision, car ils condensent l'ensemble de l'enseignement de la Philosophie de cette année en quelques questions essentielles :
Que dois-je faire ? (Leçon 24 : Le devoir. La morale)
Qu'est-ce que l'homme ? (Leçon 25 : Nature et Culture. Anthropologie)
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? (La question de l'ETRE - avec un commentaire de Levinas des analyses de Heidegger) et
Peut-on apprendre à philosopher ? (Leçon finale : La Métaphysique. La Philosophie).
Extraits de 1) Rockwell : La règle d'or :
Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse !
Do unto others, as you would have them do unto you!
Was du nicht willst, daß man dir tu, das füg' auch keinem andern zu!
............... 2) Kant [Le pouvoir de dire "je" = dignité humaine ; l'impératif catégorique]
............... 3) Nietzsche [La généalogie de la morale]
............... 4) Freud [La conscience morale - la culpabilité - le Surmoi]
extraits de 1) Lévi-Strauss [la règle - marque de la culture + le langage],
................ 2) Merleau-Ponty [tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme], M. Mauss [l'apprentissage des techniques du corps],
................ 3) Kant [l'anthropologie d'un point de vue pragmatique] et
................ 4) Freud [les trois blessures narcissiques]. cf. a) b) c)
(a) Copernic - Galilée - héliocentrisme : la terre n'est pas le centre du monde.
Nikolaus_Kopernikus_Portraet_aus_dem_Rathaus_in_Thorn_1580
(b) Darwin (évolution des espèces) - l'homme n'est pas le summum de la création.
...................................................................................................................Charles Darwin
et (c) Freud lui-même : l'hypothèse de l'existence de l'Inconscient montre le Moi au service de trois puissants maîtres : le ÇA, le SURMOI et le Monde.
----
Moïse venant du mont Sinaï_ Musée de Freud à Vienne...................Max Pollak, Freud à son bureau, 1914, Musée de Freud à Vienne.
---
Actualité : Lors du voyage du Pape Benoît XVI en Israël, nous avons pu assister à cette scène extraordinaire :
Source : La Vie, semaine du 25 mai 2009
Quel message de paix ! Si tous les dignitaires religieux pouvait se donner la main ...
extraits de 1) Héraclite ["Panta rheï"- Tout s'écoule],
................ 2) Parmenide [L'Être est - le Non-être n'est pas],
................ 3) Heidegger [Être et Devenir],
"La compréhension de l'être est la caractéristique et le fait fondamental de l'existence humaine. Dira-t-on que, dans ce cas, la recherche est inutile ? Mais le fait de la compréhension ne veut pas dire que cette compréhension soit explicite ni authentique. Certes, nous cherchons quelque chose que nous possédons déjà d'une certaine manière - mais expliciter cette possession ou cette compréhension, n'est pas, pour autant, un travail subalterne ni secondaire. Pour Heidegger, la compréhension de l'être n'est pas un acte purement théorique, mais comme nous le verrons, un événement fondamental où toute sa destinée est engagée ; et dès lors, la différence entre les modes, explicite et implicite, de comprendre, n'est pas une simple différence entre connaissance claire et obscure ; elle concerne l'être même de l'homme. [...]
L'analyse de la compréhension de l'être montrera le temps à la base de la compréhension. Le temps s'y trouvera d'une manière inattendue et dans sa forme authentique et originelle comme condition des articulations mêmes de cette compréhension.
Ces anticipations sur les résultats des analyses heideggériennes, nous permettent de préciser dans quel sens la compréhension de l'être caractérise l'homme. Non point à titre d'attribut essentiel, mais comme le mode d'être même de l'homme, elle détermine non pas l'essence, mais l'existence de l'homme. Certes, si l'on considère l'homme comme un étant, la compréhension de l'être fait l'essence de cet étant. Mais précisément - et c'est là le trait fondamental de la philosophie heideggérienne - l'essence de l'homme est en même temps son existence. Ce que l'homme est, est en même temps sa manière d'être, sa manière d'être-là, de se "temporaliser".
Cette identification de l'essence et de l'existence n'est pas un essai d'appliquer à l'homme l'argument ontologique, comme certains ont pu le croire. Elle ne signifie pas que dans l'essence de l'homme est contenue la nécessité d'exister - ce qui serait faux, car l'homme n'est pas un être nécessaire. Mais inversement, pourrait-on dire, la confusion de l'essence et de l'existence signifie que dans l'existence de l'homme est incluse son essence, que toutes les déterminations essentielles de l'homme ne sont rien d'autre que ses modes d'exister. Mais un tel rapport entre l'essence et l'existence n'est possible qu'au prix d'un nouveau type d'être qui caractérise le fait de l'homme. A ce type d'être Heidegger réserve le mot existence - que nous emploierons désormais dans ce sens - et il réserve le nom de présence pure et simple à l'être des choses inertes. Et c'est parce que l'essence de l'homme consiste dans l'existence que Heidegger désigne l'homme par le terme de Dasein (être-là) et non pas par le terme de Daseiendes (l'étant-là). La forme verbale exprime ce fait que chaque élément de l'essence de l'homme est un mode d'exister, de se trouver là."
extrait de "En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger" E. Lévinas (Vrin) (donné en annexe de la Leçon 26 La métaphysique.).
................ 4) Aristote [La philosophie première (la Métaphysique) = la science de l'Être en tant qu'Être],
................ 5) Saint-Thomas d'Aquin [l'Être et l'Essence],
................ 6) Kant [Critique de la raison pure] et Merleau-Ponty [Philosopher aujourd'hui]
"Penser, ce n'est pas une activité de l'entendement (Verstand) mais de la raison (Vernunft). Ce n'est pas une activité théorique, mais pratique, c'est un exercice de la liberté. L'essence de la pensée n'est pas l'autonomie, le "penser par soi-même", c'est l'expérimentation, le "commencer par soi-même". Penser ne consiste pas à trouver, à reconnaître par soi-même des vérités puis à les fonder, c'est se risquer dans l'inconnu et dans l'inconnaissable, en ne s'autorisant que du "besoin de penser". L'essence de la pensée n'est pas la vérité, mais la liberté." Françoise Proust, in Kant, Qu'est-ce que les Lumières ? , introduction ; Flammarion 1991, p. 8).[Nous soulignons.]
.................7) Kant [Les Lumières - sortir de la minorité] et Jankélévitch [l'origine radicale de la responsabilité]
................ 8) Jankélévitch [Philosophie première].
---
La fête de la Pentecôte :
"Fête chrétienne, sept semaines après Pâques, inspirée de la fête juive de Chavouot ou fête des Semaines : Pentecôte (du grec Pentekostê - πεντήκοντα , cinquantième) commémore la descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres le cinquantième jour à partir de Pâques, comme Chavouot commémore la descente, le cinquantième jour à partir de la Pâque, du Mont Sinaï par Moïse, porteur des Tables de la Loi" (source : Wikipedia).
.......................................................................
La Pentecôte, Heures d'Étienne Chevalier, enluminées par Jean Fouquet, Musée Condé, Chantilly
Puisse cette fête de la Pentecôte vous inspirer pour vos révisions en Philo!
- Bienvenu l'Esprit ! (pour les uns) - Bienvenue la Loi ! (pour les autres) - et bienvenue la Sagesse ! (pour tous), puisqu'il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour philosopher (cf. Épicure, Lettre à Ménécée).
Pour vos révisions, voici les Tests de connaissances Phi 2009.
---
30 mai 2009, une semaine avant la fin des cours, trois semaines avant le Bac Philo (n'oubliez pas : le 18 juin !).
Nous voici au terme d'un voyage initiatique :
Une année scolaire d'initiation à ses questionnements sur
- l'être et le néant, l'existence humaine et la mort, la vérité et le doute, la science et le cosmos, la parole et la pensée, la liberté et la loi, la poïésis et la beauté, la dignité de soi-même et d'autrui, - le bonheur :
c'est bien peu pour "devenir ce que l'on est" (cf. Nietzsche) ;
mais c'est énorme si nous avons entr'aperçu cette très improbable chance du "presque-rien" de la philosophie qui consiste à aimer comme être et non-être à la fois, un je-ne-sais-quoi qui est tout :
aimer comme faire-être ; car la philosophie, avant d'être sagesse, est amour.
"Au fait, est-il nécessaire de courir cette très improbable chance ?
On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi,
comme on peut vivre sans philosophie,
sans musique, sans joie et sans amour.
Mais pas si bien."
Vladimir Jankélévitch in Philosophie première, PUF, Paris, 1954.
Et maintenant ? Que dois-je faire ?
Caspar David Friedrich, Wanderer über dem Nebelmeer [Marcheur au-dessus d'une mer de brume], 1817, Hamburg, Kunsthalle
Kurt Tucholsky à Paris en 1928 Kurt Tucholsky
Augen in der Großstadt
Wenn du zur Arbeit gehst
am frühen Morgen,
wenn du am Bahnhof stehst
mit deinen Sorgen:
da zeigt die Stadt
dir asphaltglatt
im Menschentrichter
Millionen Gesichter:
Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
die Braue, Pupillen, die Lider -
Was war das? vielleicht dein Lebensglück...
vorbei, verweht, nie wieder.
Du gehst dein Leben lang
auf tausend Straßen;
du siehst auf deinem Gang,
die dich vergaßen.
Ein Auge winkt,
die Seele klingt;
du hast's gefunden,
nur für Sekunden...
Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
die Braue, Pupillen, die Lider -
Was war das? Kein Mensch dreht die Zeit zurück...
Vorbei, verweht, nie wieder.
Du musst auf deinem Gang
durch Städte wandern;
siehst einen Pulsschlag lang
den fremden Andern.
Es kann ein Feind sein,
es kann ein Freund sein,
es kann im Kampfe dein
Genosse sein.
Er sieht hinüber
und zieht vorüber...
Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
die Braue, Pupillen, die Lider -
Was war das?
Von der großen Menschheit ein Stück!
Vorbei, verweht, nie wieder.
--- Des yeux dans la grande ville
Quand tu vas à ton travail
tôt le matin,
quand tu attends à la gare
avec tes soucis :
alors la ville te montre
lisse comme de l'asphalte
dans le tourbillon des hommes
des millions de visages :
Deux yeux étrangers, un bref regard,
le sourcil, des pupilles, des paupières -
Qu'était-ce ? peut-être la chance de ta vie ...
passé, effacé, à jamais.
Tu marche tout le long de ta vie
sur des milliers de routes :
tu vois, lors de cette marche,
ceux qui t'ont oublié.
Un œil te fait signe,
ton âme résonne ;
tu l'as trouvé,
juste pour quelques secondes ...
Deux yeux étrangers, un bref regard,
le sourcil, des pupilles, des paupières -
Qu'était-ce ? Aucun homme ne remonte le temps ...
Passé, effacé, à jamais.
Tu dois, lors de ton périple,
traverser des villes :
tu vois, le temps d'un battement de pouls,
l'autre, l'étranger.
Cela peut être un ennemi,
cela peut être un ami,
cela peut être dans la lutte
un camarade.
Il jette un regard
et passe son chemin ...
Deux yeux étrangers, un bref regard,
le sourcil, des pupilles, des paupières -
Qu'était-ce ?
De la grande humanité une parcelle !
Passé, effacé, à jamais.
.......................................................................................................traduit le plus littéralement possible par D. Wolfram Breucker en mai 2009
Vers où aller ? Dans quel sens ?
...aux sources du Rhin...avant les chutes............................................................................................Stein am Rhein, Bodensee [Lac de constance - le Rhin]
... que vuoi fare ?
.......Repos du soir..............................................................................................................................................Assissi.
- Nous voici au terme de ce voyage initiatique d'une année de Terminale en "Philo" - avez-vous progressé sur le chemin du "devenir plus soi-même" (cf Nietzsche) ? Vers plus d'autonomie de la pensée par soi-même (cf Kant) ? Etes-vous devenus majeurs et responsables de votre engagement dans la vie et de vous-même, - de ce futurum esse que vous êtes, de cet être en devenir qui a à être et doit donc se faire (cf. Jankélévitch) ?
Sans doute quelques progrès ont été accomplis, mais la route reste longue. L'étape de l'épreuve du Baccalauréat peut, pour certains, accélerer ce processus. Pour d'autres, l'année se termine sur un constat d'échec : La philosophie, ça sert à rien !
-
Je voudrais remercier, à la fin des cours, tous mes élèves de cette année 2008-09, de leur bonne volonté, de leur patience de m'avoir supporté et de tous ce que leur présence m'a apporté comme richesse et expérience d'une pensée différente in statu nascendi.
Lors de nos derniers cours, il m'a semblé, pour cette dernière année de mon enseignement de la Philosophie, d'avoir rencontré des élèves particulièrement gentils et patients. Cela m'a aidé à trouver une certaine harmonie intérieure, le courage et une forme de sérénité pour franchir ce seuil d'une autre étape de ma vie. Un chaleureux merci à tous, et, j'en suis sûr, un jour vous serez devenus vous-mêmes !
Mais n'oubliez pas que le monde a besoin de votre engagement en tant que citoyens, respectueux des Droits de l'Homme !
En ce jour (4 juin), nous commémorons les événements de la place Tian'anmen, il y a 20 ans.
Visuel interactif
Génération Tian'anmen : avoir vingt ans en Chine
LEMONDE.FR | 25.05.09 | 15h42 . Mis à jour le 03.06.09 | 20h06
Du 15 avril au 4 juin 1989, des étudiants, des intellectuels et des ouvriers chinois occupent la place de Tian'anmen à Pékin pour dénoncer la corruption et demander des réformes politiques. Patrick Zachmann, photographe chez Magnum, assiste à ces événements. Il les raconte 20 ans après et dresse un portrait constrasté de la jeunesse chinoise d'hier et d'aujourd'hui dans un web documentaire produit par Narrative et diffusé par Le Monde.fr.
Vous pouvez accéder à ce visuel interactif en ligne sur lemonde.fr.
Copyright Le Monde 2009
Droits de reproduction et de diffusion réservés
--
Actualité : Paris décerne le titre de "citoyen d'honneur" au Dalaï Lama
...Le Dalaï Lama à Paris en 2003 [AFP_JOEL ROBINE]....................................................................
---
En ce qui concerne l'engagement, la terre aussi a besoin de vous : Nous avons vu le documentaire "Home" par Yann Arthus-Bertrand, diffusé dans le monde entier, et qui témoigne de l'urgence de la situation : il faut réagir face aux catastrophes écologiques qui menacent l'humanité, catastrophes qu'elle a elle-même provoquées.
Image du documentaire "Home" par Yann Arthus-Bertrand : "Il est trop tard pour être pessimiste."
-
---
Courage pour la suite !
..........................................votre professeur de Philosophie, D. W. Breucker.
Fin provisoire des leçons, textes, commentaires, images, liens et autres documents de l'année scolaire en cours (2008-09).
-
-
-
-
________________________________________________________________________________________________
Année scolaire 2007-08- Les leçons du cours de Philosophie ont été révisées ...Se référer aux versions de l'année en cours 2008-09... Un site à consulter absolument pour la leçon sur l'ART : Web Gallery of Art --- http://www.wga.hu/. Pour les leçons sur la SCIENCE (en janvier) : à consulter le magnifique dossier du CNRS sur les origines de l'Univers (le Big Bang) et le Réel dans la science : Dossiers du CNRS ---http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbig/accueil.htm. Pour les origines de l'humanité, écoutez l'émission enrégistrée le 17/12/2007 France Inter : 2000 ans d'histoire de Patrice Gélinet avec l'anthropologue Yves Coppens, co-découvreur de "Lucy".Albrecht Dürer, Adam et Eve, 1504, gravure, Kunsthalle, Karlsruhe
A tous, je souhaite de passer de bonnes fêtes dans l'harmonie et la paix auprès de leurs proches, réunis par l'espoir de vie que donne l'enfant à naître. |
Pour la correction du DM, (texte de Bergson sur l'ART, extrait de La Pensée et le Mouvant) on peut lire cet autre texte,
extrait de Bergson, Le rire.
En vue de l'épreuve probatoire (vulgairement appelé "Bac Blanc"), vous pouvez tester vos "connaissances" et votre culture philosophique
(même si l'essentiel reste l'exercice d'une pensée personnelle et autonome) à l'aide d'une série de
L'ensemble du programme est à réviser (Attention ! même des leçons pas encore travaillées en classe...) !!
Commencez à travailler sérieusement ! (Et pour les "cancres" ... qu'ils se rassurent : je viens de lire Daniel Pennac, Chagrin d'école, Gallimard.)
Pour la sociologie (Leçon 16 : Constitution d'une science de l'homme), des ouvrages sont à consulter, à lire ou à télécharger sur le site de l'Université du Québec à Chicutimi.
Pour le thème de l'astrophysique (Leçon 18 : Théorie et expérience), on peut consulter l'ouvrage de Jean-Pierre LUMINET, de l'observatoire de Meudon,
ou réécouter l'émission Nonobstant sur France Inter du 5 février 2008. L'astrophycien y fait le point sur l'état actuel des connaissances de la science de
l' "Uni"[ou peut-être "Multi"-]-vers.
D'autres lectures déjà classiques, sont, évidemment, vivement conseillées : Einstein (Relativité, Espace-Temps), Heisenberg (Théorie de Quanta, Principe
d'incertitude), Trinh Xuan Thuan (L'Histoire de l'Univers), Hubert Reeves (Poussières d'étoiles - Du Big Bang au Vivant), Yves Coppens (Lucy) etc. !!
Pour la correction de l'épreuve probatoire, vous pouvez lire avec profit la Lettre à Ménécée d'Epicure en entier (avec des notes de J. Salem).
Pour approfondir la notion de l'inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) et la problématique du désir (Leçon 14 : Désir et passions), je conseille la lecture des actes d'un colloque (à l'initiative de Philosophie Magazine en avril 2007) avec Mme Françoise Dastur, professeure émérite de Université de Nice Sophia-Antipolis et enseignante à la Sorbonne dans les années 70. Mme Dastur y retrace
(cf SÔMA-SEMA chez Platon, Phédon, 82,e.- le corps=tombeau de l'âme, cf. aussi la critique de Nietzsche de la dichotomie corps-âme (Leçon 2 : L'inconscient)).
Une approche plus psychanalytique des interdits fondamentaux (cf. Freud : interdit du cannibalisme, interdit du meurtre et prohibition de l'inceste) se trouve dans un ouvrage collectif (Durieu, Nayrou, Parat) de la SPP (Société Psychanalytique de Paris).
C'est dans l'Avenir d'une illusion que Freud développe sa conception de la culture/civilisation, le rôle du désir inconscient (Leçon 2 : L'inconscient) dans la construction des sociétés (Leçon 21: Les échanges. La société. La culture), les interdits et la frustration provocant l'illusion (Leçon 9 : L'art. L'illusion) d'une croyance religieuse (Leçon 22 : La religion. La croyance. L'irrationel).
Le bonheur, enfin, (Leçon 20 : Le bonheur) mérite une lecture attentive de l'Ethique à Nicomaque, Aristote ; voici quelques extraits.
- En plus de ces lectures, il me semble important aussi de consacrer un temps à la réflexion sur la situation de la Femme aujourd'hui, lors de
la Journée de la Femme le 8 mars, à la veille des élections municipales et cantonales (obligation de parité sur les listes !).
"On ne naît pas femme, on le devient" affirmait Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe (Gallimard, 1949), et "C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète." Puis :
"Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres." et "L'homme est libre, mais il trouve sa loi dans la liberté même."(in S. de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguïté).
Nous proposerons d'en discuter en classe à la rentrée.
Bonne vacances à tous ! Revenez la tête reposée ...!
- Après la projection du documentaire Le monde selon Monsanto de Marie-Monique Robin sur Arte le 11 mars 2008, on peut trouver une riche documentation sur les problèmes d'écologie - le rôle des pesticides, les dangers des OGM (le débat scientifique et les raisons économiques), l'avenir de la planète (cf. Leçons 17 Le vivant. La matière et l'esprit.) etc.- sur le site de l'Association des Journalistes-écrivains pour la Nature et l'Ecologie (JNE).
- Le débat actuel sur l'euthanasie, provoqué par la demande de Chantal Sébire de lui procurer une injection létale (= euthanasie active, interdite par la loi Leonetti, qui tolère l'euthanasie passive = pas d'acharnement thérapeutique), reçoit une prise de position par le grand généticien français, Axel Kahn, dans l'émission de divertissement "Le Fou du Roi" de Stephane Berne sur France Inter. Axel Kahn montre dans son dernier ouvrage L'homme, le Bien, le Mal, chez Stock, Paris 2008, la morale "sans transcendance" (sans Dieu) (cf. Leçon 22 La religion. La croyance. L'irrationel) d'un scientifique préoccupé de la Vie, à savoir que le Bien et le Mal sont déterminés par le souci et la préoccupation de l'Autre, le Proche, vivant et à venir.
- Pour la fête de Pâques, l'interrogation d'un autre intellectuel, professeur de Philosophie au Collège de France et autrefois enseignant à la Sorbonne, Jacques Bouveresse: Peut-on ne pas croire ? - interrogation d'ordre sociologique et politique - nous aide peut-être à mieux accompagner nos proches lors de cette très grande fête de la chrétienneté :
Pâques = le triomphe de la Vie sur la Mort.
Vendredi : (Peter Brueghel)
Dimanche : (Hans Memling)
Mais la Vie se manifeste aussi dans ce début du printemps :
(Francesco del Cossa)
- Dans le contexte du passage de la Flamme Olympique à Paris, il serait temps de se poser quelques questions sur les notions des Droits de l'Homme (Leçon 5 Le droit. La justice. La loi) et l'Etat (Leçon 19 l'Etat. La société) et son rapport à la liberté individuelle.
- Pour lutter contre l'oubli l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolution de la Torture) aide Les mères de Tiananmen à porter le deuil de la répression sanglante de la place de Tiananmen à Pékin (la nuit du 3 au 4 juin 1989). La torture et la peine de mort en Chine communiste, ainsi qu'au Tibet l'emprisonnement de quinze moines tibétains qui montre l'entreprise de l'Etat chinois de destruction d'une culture humaine, nous obligent de nous interroger sur les valeurs universelles de la morale (Leçons 24 Le Devoir. La morale). Les valeurs du sport, la Charte Olympique (la flamme olympique va traverser l'Himalaya deux fois !) représentent-elles des valeurs universelles du respect de l'autre ?
Dans sa chronique sur France Inter, Philippe Val en parle : le racisme ordinaire n'est-il pas vécu quotidiennement dans nos stades ?
Bonne vacances studieuses !
- Coline Serreau (actrice, réalisatrice, scénariste et compositrice - à revoir son film "Saint-Jacques - la Mecque") prèpare une série de films (sortie en salle à partir de janvier 2009) intitulée "Solutions locales pour un désordre global". Elle y montrera l'urgence de prendre conscience du désastre écologique provoqué par la Culture du progrès technologique - cf. Monsanto et les pesticides, mondialisation capitaliste et libéralisme, prix des matières premières, la fin du pétrole, rareté de l'eau potable, la faim dans le monde, le non-respect des droits de l'homme (Inde, Chine, etc.) - face à une Nature impuissante. Vous pouvez réécouter l'émission "Nonobstant" d'Yves Calvi (réalisation Michelle Bedos) sur France Inter. (Revoir la Leçon 8 La Technique et comparer avec l'affirmation de Descartes "Les hommes veulent être les maîtres et les possesseurs de la nature", afin de bien préparer la Leçon 25 Nature et Culture !)
- Pour les révisions, quelques conseils sont donnés par Philosophie Magazine, édition spéciale, à consulter à l'école,
et sur des sites internet, en particulier France-Examen (attention site payant - n'achetez rien ! - ni en librairie, ni sur ebay qui propose les sujets probables du Bac Philo 2008 : les voici gratuitement, mais tout ceci est à prendre avec précaution : TL, TES, TS et TSTG !!).
- On peut retenir le conseil de réviser les notions portant sur la Culture, la Vérité, la Société, la Liberté et la Morale, pour ensuite être en mesure d'appliquer ses notions "passe-partout" à des sujets spécifiques (ex. : Culture - technique/art ou Culture - langage, ou encore Culture - loi/règle etc.).
- Taslima Nasreen, poétesse et romancière bangladaise (Lajja - La Honte, trad. Stock, Paris - De ma prison, ed. Philippe Rey) - Prix Sakharov pour la Liberté de Pensée, remis par le parlement européen (1994), Prix des Droits de l'Homme de la République Française (10/12/2007) - recevra mercredi 21 mai le Prix Simone de Beauvoir par Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme.
- Trinh Xuan Thuan, astrophysicien et auteur de Voyage au coeur de la lumière, Gallimard 2008, (voir Leçon 18: Théorie et expérience) nous aide à réviser le concept scientifique de la lumière. Ecoutez-le sur France-Inter, il est l'invité de l'émission La tête au carré, jeudi 29 mai. Vous pouvez aussi approfondir la question des origines et le rapport science et croyance sur son site : La science et le Bouddhisme (révision de la Leçon 22: La religion. La croyance. L'irrationnel).
- Jean Ziegler, auteur de L'empire de la honte, chez Fayard, fait état de l'échec de la conférence internationale de la FAO à Rome sur la sécurité alimentaire et la faim dans le monde.
- Notre rapport au réel peut, certes, être déterminé par des préoccupations immédiates de notre personne, de son état de santé, de ses relations et de ses projets d'avenir proche. Mais ne perdons pas de vue qu'en tant qu'être humain, c'est l'humanité qui me regarde !
Levinas : "Dès qu'autrui me regarde, j'en suis responsable".
- Nous voici au terme de ce voyage initiatique d'une année de Terminale en "Philo" - avez-vous progressé sur le chemin du "devenir plus soi-même" (cf Nietzsche) ? Vers plus d'autonomie de la pensée par soi-même (cf Kant) ? Etes-vous devenus majeurs et responsables de votre engagement dans la vie et de vous-même, - de ce futurum esse que vous êtes, de cet être en devenir qui a à être et doit donc se faire (cf. Jankélévitch) ?
Sans doute quelques progrès ont été accomplis, mais la route reste longue. L'étape de l'épreuve du Baccalauréat peut, pour certains, accélerer ce processus. Pour d'autres, l'année se termine sur un constat d'échec : La philosophie, ça sert à rien !
Je voudrais remercier, à la fin des cours, tous mes élèves de cette année 2007-08, de leur bonne volonté, de leur patience de m'avoir supporté et de tous ce que leur présence m'a apporté comme richesse et expérience d'une pensée différente in statu nascendi.
Courage pour la suite !
votre ex-professeur de Philosophie
wolfram@breucker.org
fait à Melun en juillet 2008..............................................D. Wolfram Breucker